3 questions à Mohamed Hmoudane

Mohamed Hmoudane, un des écrivains marocains d'expression française les plus prometteurs de sa génération, était l'invité du Salon du Livre qui s'est tenu à Casablanca, du 11 au 20 février. Rencontre avec un poète à l'écriture sans complaisance... Propos recueillis ...par Houria Abdelghani

FDM : Vous êtes venu présenter au SIEL votre deuxième ouvrage : “Le ciel, Hassan II et maman France”. Un critique littéraire l’aurait qualifié de “brassée de tisons”…

Mohamed Hmoudane : Ce salon représente la vraie rentrée littéraire au Maroc, et c’est pour moi l’occasion de venir rencontrer les lecteurs, de percevoir la façon dont ils ont reçu mon roman. Son titre annonce déjà la couleur : l’autorité divine, le pouvoir avec l’esquisse d’un Maroc de la hogra, la terre adoptive, quelquefois muée en mère fouettarde. Dans cet essai, les codes sont volontairement brouillés et même détournés ; j’y tourne en dérision les pouvoirs, la niaiserie humaine, les clichés sur les immigrés. A travers un récit non linéaire et un enchevêtrement de destins croisés, on découvre, entre autres, le regard d’un immigré sur la société française mais aussi le regard fantasmatique porté par un Occidental sur le Maroc…

Né au Maroc, vous vivez en France et vous vous exprimez en français… Ce parcours vous a-t-il forgé une identité particulière ?

J’écris en français car ça me permet de dire “je”, d’exprimer mon individualité, même si on a parfois tendance à reprocher aux écrivains maghrébins d’écrire dans la langue de l’ex-colonisateur. D’autre part, oui, je suis moi aussi “immigré” en France, et donc, mes romans ont un point d’ancrage dans la réalité qui m’entoure ; or, au sein de celle- ci, on ne peut que constater un certain nombre de choses : le repli de la France sur elle- même, le délit de faciès dont sont victimes les immigrés. Néanmoins, je ne cherche pas à enfermer ces derniers dans un discours victimaire ; je préfère les faire interagir avec leur milieu et s’approprier leur destin.

Vous êtes poète à la base. Le glissement vers le roman a-t-il constitué une démarche naturelle dans votre parcours ?

C’est un cheminement assez naturel, finalement. J’affectionne même les va-et-vient entre les deux genres puisque dans “Blanche mécanique”, mon premier recueil de poèmes, on retrouve de la prose poétique ; et “French dream”, mon premier roman, alterne style narratif et extraits de poésie. L’écriture permet de transcender le réel, de le modeler à travers ce travail de la langue et, peu importe finalement la forme qu’elle prend ; mes textes doivent avoir un sens, me bousculer, me gifler… C’est un acte charnel et spirituel que d’écrire ! 

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