Né à Angers, et ayant grandi à Tanger, Wakim Krari est architecte de formation. Un séjour à Bali et plus précisément à Canggu sonne comme une révélation. Wakim décide d’y fonder son agence d’architecture. “Bali a résonné intensément avec ma sensibilité créative. Mon métier consiste à réfléchir à la création d’espaces, ce qui entraîne invariablement une réflexion sur les identités”, nous explique le créateur. C’est donc dans cet élan de créativité qu’est née “Maison les Énervées”, un savant mélange d’expériences humaines et d’audace.
Une aventure humaine
“Maison les Énervés” est une histoire de voyages et de rencontres humaines. “Au cours de mes voyages à travers l’Asie, j’ai été profondément marqué par les rencontres humaines qui ont jalonné mon parcours” assure cet autodidacte de la mode. Au fil du temps, Wakim a préservé soigneusement sur un petit carnet le nom et la description de toutes les personnes qui ont laissé une empreinte dans son esprit. “Chaque vêtement est ainsi devenu une manifestation de l’histoire et de la personnalité de ceux qui m’ont touché”, explique-t-il avec émotion. Le processus de création des pièces relève lui aussi de l’humain. “Mes dessins et mes inspirations prennent forme à toute heure du jour ou de la nuit. J’ai la chance d’avoir une superbe équipe qui m’accompagne dans mes extravagances”, précise-t-il. Les Énervés, comme il les appelle, constituent sa communauté et ils participent eux aussi activement au cycle de vie de la marque.
“Maison les Énervées” représente cette dichotomie entre le nom de la marque et son approche humaine dénuée de rage puisqu’elle est “fondée sans colère”, comme le met en avant le designer.
Énervés, mais toujours zen
Mais que trouve-t-on dans le vestiaire de “Maison les Énervés” ? Une mode plutôt effortless aux accents bohèmes chic. Du lin, du coton, de la soie, mais aussi des matières organiques. Des pantalons vaporeux, des chemises d’un blanc écarlate, des maillots et des corsets aux formes cubiques et aux lignes imprimées… “C’est avant tout un état d’esprit fort, marqué par des valeurs écoresponsables, unisexes, une fabrication artisanale et une inclusion”, souligne le créateur. “Maison les Énervés” s’adresse aux femmes et aux hommes de tous les horizons, de tous les âges et de toutes les morphologies, à la recherche d’originalité et de créativité. À l’ère du 2.0, la marque a su faire parler d’elle et les personnalités se sont entichées de ses créations pleines d’originalité et d’histoire. “Le pouvoir des réseaux sociaux est incroyable, et je pense qu’il y a eu un tournant dans le monde de la mode depuis le Covid”, nous révèle le designer qui ponctue ses créations d’une touche nomade puisée de ses voyages. Un thème fort et récurrent de cette marque aussi originale qu’atypique.
Avec une première boutique à Bali, Wakim Krari travaille actuellement sur un projet au Maroc. Il prépare aussi une nouvelle capsule qui rend hommage à Chefchaouen à travers une chemise qui aura sans aucun doute le même succès que le pantalon iconique Siam. Résolument Zen, Wakim injecte avec beaucoup de poésie sa façon de voir la mode qui se prend encore trop souvent au sérieux.