Anti-islam, anti-mosquées, anti-hijab, anti-réfugiés, l’Italienne d’origine marocaine Souad Sbai semble avoir totalement renié sa culture et son pays d’origine. Opportunisme, calcul politique ou complexe d’infériorité ? Nul ne le sait. En tout cas et contre toute attente, elle été choisie par la Ligue du Nord pour être sa tête de liste aux élections municipales anticipées à Rome, prévues au printemps 2016.
Native de Settat, Souad Sbai vit en Italie depuis 35 ans et se proclame laïque : « Je suis romaine, je parle romain et je suis supportrice d’une équipe de Rome », martèle-t-elle dans la presse.
Sauf que Souad Sbai a beaucoup changé de chapelle, ou de mosquée, ces dernières temps. En 2008, elle était été élue députée sous les couleurs le parti de centre droit de Silvio Berlusconi. Aux élections législatives de février 2014, elle refusait de se présenter sous la même étiquette prétextant que le parti n’avait pas amélioré le sort des immigrés. Huit mois plus tard, la présidente de l’Association des femmes marocaines en Italie fustigeait les immigrés, le hijab et s’opposait à la construction de mosquées et à l’accueil des réfugiés. L’atout de Souad Sbai dans la bataille pour la mairie de Rome, ce sont les difficultés qui s’accumulent pour le maire sortant. La ville a d’ailleurs été mise sous la tutelle d’un préfet. En revanche, il lui faudra convaincre les militants de base de voter pour une candidate marocaine, arabe et musulmane. C’est pas gagné…