Nabila Rmili : Sa vision et ses ambitions pour Casablanca (Interview)

Assainissement, éclairage, transport public, espaces verts, habitat anarchique, mise à niveau urbaine… sont quelques-uns des maux dont souffre Casablanca. Ce sont aussi les chantiers auxquels s’attelle avec pugnacité et rigueur Nabila Rmili. Première femme à occuper la fonction de maire de la métropole, Dr Rmili voit grand pour Casablanca. Elle se donne aussi tous les moyens pour réussir ce challenge. Entretien.

Vous êtes la première femme élue à la tête de la mairie de Casablanca, une métropole gigantesque aux multiples problèmes. Que représente cette responsabilité pour vous ?

Grâce à Sa Majesté, à sa vision et à la place qu’il a donné aux femmes, l’égalité est instaurée. Les femmes ont prouvé leurs compétences et grandes aptitudes dans tous les domaines. Ce n’est donc plus un sujet de débat… Et je dois dire qu’après avoir géré la pandémie Covid au niveau de la région, les chiffres ne me font plus peur.
C’est certain que c’est un honneur qu’une femme soit à la tête d’une grande métropole telle que Casablanca, mais c’est aussi une grande responsabilité qui nous incite à travailler encore plus.

Quelles sont les qualités que vous mettez en avant pour réaliser ces challenges ?
La première chose, c’est avoir une bonne équipe et avoir confiance en  elle, croire dans les capacités de tout un chacun et dans les services administratifs en place qui sont là depuis longtemps et connaissent parfaitement la commune. Une synergie entre l’administratif et le politique permettra de relever tous les défis.
En résumé, les principales qualités sont la confiance, le travail et la persévérance.

De la médecine à la politique, on peut dire qu’il n’y a qu’un pas ?
On peut dire que ces pôles se sont mélangés il y a bien longtemps… J’ai occupé pendant plus de vingt ans des postes de responsable administratif dans différentes directions. Et là, je suis dans la continuité de ce que j’ai toujours fait, car depuis longtemps, je me suis familiarisée avec le système et ses rouages, que ce soit les dépenses publiques ou la gestion. Aujourd’hui, bien évidemment, c’est une autre gestion et qui incite à relever tous les défis.

Mais comment s’est fait pour vous ce virage de la médecine à la politique ?
Ma fonction de médecin ne peut qu’être bénéfique à ma fonction en tant que maire parce que les deux missions s’inscrivent dans le social, domaine dans lequel j’ai travaillé toute ma vie, pour servir et venir en aide aux personnes vulnérables. L’une des qualités du médecin est l’empathie, et là, je suis dans une empathie d’une autre envergure… En œuvrant dans le social, il y a plus d’une vingtaine d’années, je me suis rendue compte qu’il fallait faire de la politique pour mieux servir le citoyen. J’ai aujourd’hui l’opportunité de servir encore plus le citoyen, en mettant tout en œuvre pour faciliter son quotidien.

Quelles ont été vos plus grandes difficulté et fierté depuis vos débuts en politique ?
Ma plus grande fierté est de servir le citoyen casablancais et de partager avec lui les soucis du quotidien. Ma plus grande crainte est de ne pas être à la hauteur des attentes des Casablancais, de décevoir tous ceux qui ont cru en moi et ont voté pour moi. Les gens ont cru en nous et ont mis tous leurs espoirs dans notre parti. Arriver premier à l’issue du scrutin est un fardeau et une responsabilité. Nous avons la lourde tâche de satisfaire le citoyen. C’est un vrai défi, et il va falloir travailler très dur pour ne décevoir personne.

En tant que présidente du conseil communal, comment parvenez-vous à imposer votre point de vue ou tout au moins à faire adhérer l’ensemble des membres du conseil à vos décisions ?
Grâce à Dieu, nous avons un bureau homogène et cohérent, composé de quatre groupes issus de partis différents. Nous essayons de travailler dans l’harmonie, et le citoyen est au cœur de nos préoccupations et actions.
En tant que présidente de ce bureau, je mets tout en œuvre pour préparer de bonnes conditions de travail aux vice-présidents… Nous travaillons dans la sérénité et la confiance, et ce conseil marquera de son empreinte la ville de Casablanca.

Quels sont les chantiers que vous comptez initier ?
Nous devons tout d’abord terminer les chantiers de l’ancien bureau, clôturer et finir les chantiers du Programme de Développement du Grand Casablanca (PDGC) signé devant SM le Roi. Ensuite, nous allons relever de nouveaux défis pour Casablanca, en mettant en place notre programme pour les six prochaines années. Ce sera un programme bien réfléchi, réaliste et réalisable… Mais ce qui est certain, c’est que nous allons laisser notre empreinte…

Y-a-il des chantiers initiés par l’ancienne équipe que vous allez aborder autrement ou que vous allez carrément abandonner ?
Tout à fait. Si des projets s’avèrent pertinents pour la ville, nous allons bien évidemment les faire aboutir. Mais si des projets sont dépassés, nous les laisserons de côté. Mais comme je vous l’ai dit, nous sommes sur une continuité avec de nouveaux projets. Nous tenons par ailleurs à féliciter l’ancien conseil, car la gestion de la ville n’est pas chose facile.

Quel est le chantier qui vous tient particulièrement à cœur et que vous voudriez voir aboutir pendant votre mandat ?
Ce qui me tient à cœur est de rendre Casablanca une ville verte, sortir de la “métropole ciment”, et avoir des espaces de vie dans chaque quartier, avoir des parcs dans chaque arrondissement, des parcs attractifs, des bibliothèques, des espaces artistiques pour les jeunes… Mon souhait est de rendre la ville attractive et aimante pour ses citoyens.
Il y a aussi le grand chantier du transport, la mise à niveau de la ville, le ravalement des façades en se conformant à la couleur blanche inscrite dans la charte de la ville…

Le “Livre noir de la ville blanche” dresse un état des lieux catastrophique de la situation de Casablanca, et pointe du doigt une multitude de problèmes dont la saleté. Qu’en pensez-vous ?

Personnellement, je ne peux qu’être ravie et fière qu’il existe un réseau, tel que “Save Casablanca”. Cela prouve que les Casablancais aspirent à une amélioration de leur vie, et sont bien informés quant à la gestion de leur ville. Le problème de la propreté à Casablanca n’incombe pas seulement à la Ville. C’est l’affaire de tous les citoyens. Le tiers du budget de la mairie est consacré à la propreté. C’est énorme et cela ne nous réjouit pas de dépenser autant pour ce volet. Il y a un manque à gagner en matière d’adhésion de la population. Un programme de sensibilisation “Jeudi propre” a été mis en place par Casablanca Baia. Le but de cette action est de renforcer le rôle des citoyens à devenir des acteurs dans le maintien de la propreté de leur ville à travers une réelle prise de conscience collective de la problématique de propreté et de gestion des déchets. La nouvelle décharge a une capacité de stockage de 3 ans, et il faudra penser au tri, au recyclage, etc.

Et qu’en est-il de l’occupation illégale des trottoirs ?
C’est un dossier houleux et une chose dont nous ne sommes pas fiers d’autant plus que cette occupation du domaine public doit être soumise à la fiscalité et engranger des recettes pour la ville. Ceci dit, il y a des normes à respecter dans le domaine public, en laissant un mètre et demi pour le passage des piétons. Des commissions d’inspection vont être constituées pour faire respecter la réglementation en vigueur.

Déplacements, sentiment d’insécurité, harcèlement de rue… Sur ces dossiers, quelle politique urbaine imaginez-vous, en prenant en compte les attentes des femmes ?
La sécurité dans la ville ne s’inscrit pas dans les prérogatives du conseil de la ville. N’empêche que lorsque la gestion de la ville se fera via une Smart City et un système informatique intelligent, cela réduira drastiquement ce problème d’insécurité. Nous pourrons aussi travailler sur l’éclairage public et améliorer la sécurité dans les transports publics…

Y-a-t-il une ville dans le monde qui vous inspire et dont vous rêvez pour Casablanca ?
Il y en a plusieurs (rires)… Personnellement, je suis fière de ma ville, et si vous faites un petit sondage, vous verrez que la majorité des Casablancais ne peuvent vivre ailleurs qu’à Casablanca. C’est pour cela que nous devrions tous travailler pour préserver cette ville miracle et miraculeuse qui nous procure autant de plaisir.

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