Lors d'une visite aux peshmergas, ces forces kurdes qui combattent le groupe Etat islamique (EI) depuis que celui-ci a conquis près d'un tiers de l'Irak il y a un an, Helly Luv explique avoir tourné son dernier clip à Al-Khazr, non loin des positions jihadistes, dans le nord du pays.
"Je veux donner quelque chose aux peshmergas car je me considère comme l'une d'entre eux", assure à l'AFP la chanteuse de 26 ans à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan irakien.
"J'ai enfilé des uniformes peshmergas dans la chanson pour les encourager". "La chanson s'appelle +Revolution+ et j'y appelle le Kurdistan et les pays du monde à s'unir pour combattre le terrorisme et l'injustice", explique Helly Luv.
"Je veux montrer au monde qui sont les forces peshmergas et qui est Daech", dit-elle.
Son dernier clip débute avec une scène de village paisible: des enfants jouent, des femmes font leur marché et des hommes bavardent autour d'un thé.
Tout à coup, retentit une explosion et surgissent des hommes en noir à bord de chars semblables à ceux que l'EI a pris aux forces gouvernementales irakiennes lors de leur offensive fulgurante en Irak en juin 2014.
Alors que la population fuit en courant, Helly Luv marche à contre-courant d'un pas assuré, talons dorés, bracelets ornés de balles et treillis kaki, et déploie devant un char une banderole où l'on peut lire en anglais "Arrêter la violence".
Une vidéo devenue populaire, avec plus de 700.000 vues sur YouTube deux semaines après sa sortie.
Le clip montre encore les peshmergas comme ils veulent être vus depuis le début des combats contre Daesh en juin dernier: des combattants laïques, courageux défenseurs de tous les innocents menacés par la brutalité des jihadistes.
Martelant cette volonté affichée d'unité, le clip montre des personnes défilant avec des messages de paix en diverses langues et une série de symboles religieux, dont la roue bouddhiste et l'étoile juive de David.
Quant aux déhanchements de Helly Luv qui sont à mille lieux des "nachids" utilisés par Daesh dans ses vidéos de propagande, ceux-ci lui valent aujourd'hui le surnom de la "Shakira kurde".