Aya Belkahia, la créatrice de souvenirs

Aya Belkahia est l’une des rares cheffes pâtissières marocaines, si ce n’est la seule, à avoir imposé avec brio son nom dans l’univers de la haute pâtisserie. Retour sur le parcours d’une passionnée de la transmission des émotions à travers des douceurs pâtissières revisitées.

Les premiers souvenirs d’Aya Belkahia sont des effluves de pâtisseries. Le caramel un peu trop cuit de la tarte aux pommes de sa maman embaumant toute la maison raisonne encore en elle. « Mais si je ne devais garder qu’une seule odeur, ce serait celle du gâteau russe  que mon grand-père me rapportait à chacune de ses visites. C’était notre moment privilégié ».
La cuisine devient son moyen d’expression et la jeune Aya se plaît à régaler les papilles de ses proches. À l’image d’un peintre et sa toile, elle imagine, façonne, superpose les couches, les couleurs et les matières de ses créations gourmandes. Tout son temps libre, elle le consacre à perfectionner ses recettes. « Je prenais des cours de pâtisserie, je ne loupais aucune émission de Joël Robuchon et les livres de cuisines trônaient sur ma table de chevet ».
Toujours avec cette soif d’apprendre quasi viscérale, à 18 ans, Aya Belkahia se dirige vers des études culinaires. Elle réussit avec brio le concours d’entrée de l’Institut Paul Bocuse. Et pourtant, elle opte finalement pour une licence en droit et études européennes, pour rassurer ses parents. « Il y a 15 ans, on n’avait pas beaucoup d’exemples de cheffes pâtissières. C’était compliqué de s’identifier à un modèle de réussite et encore plus, en tant que jeune femme marocaine ». Une fois son diplôme en poche, il est grand temps de renouer avec son premier amour. « Je voulais prouver à mes proches et à moi-même, que je pouvais réaliser mon rêve et faire de ma passion, mon métier ».

Pour concrétiser cette ambition, elle intègre la prestigieuse école du Cordon Bleu à Paris. Un pari gagnant puisqu’elle termine major de sa promotion. Elle fait la fierté de sa famille qui n’a plus aucun doute sur sa vocation presqu’innée de pâtissière. Déterminée, Aya fait ses armes chez les plus grands chefs et Meilleurs Ouvriers de France au sein d’établissements parisiens de prestige.
Forte de ces expériences, Aya Belkahia s’installe dans sa ville natale, Casablanca. La cheffe élabore des pâtisseries haute couture pour les épicuriens. Équilibrer les saveurs, chercher de nouveaux accords et aller à l’essentiel du goût, voici la signature incontestable de ses pâtisseries artisanales qui séduisent au Maroc et à l’étranger. Des créations rendues possibles grâce à une recherche minutieuse de produits du terroir, de saison et gourmands, couplée à une technique irréprochable à la française. « L’accueil chaleureux que les marocains ont réservé à mes pâtisseries est mon moteur quotidien. Ils me poussent à me dépasser sans cesse pour continuer de proposer des nouvelles recettes généreuses et raffinées ».

 

En 2021, son travail acharné est récompensé. Elle est intronisée Disciple Escoffier, une des plus importantes associations gastronomiques internationales. Transmission de savoir-faire, organisation de dîners caritatifs et valorisation des producteurs, le travail d’Aya reflète cet engagement. « Cette association me tient particulièrement à coeur car elle me permet de promouvoir activement la gastronomie marocaine et ses jeunes talents dans l’univers de la pâtisserie ».
Entre les saveurs et la création, les rencontres et le partage, la générosité et la gourmandise, c’est une vie à mille à l’heure dédiée à la pâtisserie. Transmettre une émotion grâce à un goût, une texture ou une odeur est la vocation des desserts d’Aya Belkahia.

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