Quel “psy” pour quelle affection ?

Dépression, angoisse, vide existentiel, addictions… Les petits bleus et grands maux de l’âme exigent un accompagnement adéquat. Mais dans ce domaine, certaines professions sont encadrées par la loi et d'autres le sont moins. Comment s’y retrouver? Et qu’en est-il de la prise en charge ? Éléments de réponse.

Vous ressentez de l’angoisse, de la dépression ou d’autres malaises, et vous envisagez de consulter un professionnel de la santé mentale. Mais face à la multitude de praticiens qualifiés ou autoproclamés, la recherche d’un professionnel de la santé mentale peut s’avérer déconcertante. Que ce soit par le bouche-à-oreille ou sur internet, vous vous retrouvez face à une liste variée de “spécialistes” : psychiatres, psychologues, psychanalystes psychothérapeutes ou encore un vague océan de coachs. Pourtant, sous l’étiquette commune de “psy”, chaque professionnel possède ses propres spécificités.  Certains sont spécialisés dans certaines pathologies, d’autres adoptent une approche plus holistique. 

Un seul médecin, plusieurs thérapeutes

De tous ces professionnels, le psychiatre est le seul à posséder une formation médicale lui permettant de poser des diagnostics précis et de prescrire des médicaments pour traiter les troubles mentaux. Il est donc souvent consulté pour des problèmes plus complexes ou nécessitant une intervention médicamenteuse. En revanche, les psychologues sont des experts dans l’étude du comportement humain et des processus mentaux. Ils offrent une gamme variée de services, allant de l’évaluation psychologique au counseling et à la thérapie. “Seules les activités du psychologue et du psychiatre sont réglementées par la lois”, explique Fouad Mekouar président de l’Association marocaine pour l’appui, le lien, l’initiation des familles des personnes souffrant de troubles psychiques (Amali). 

Mais d’autres professionnels de la santé mentale proposent une large gamme de services pour répondre aux besoins d’accompagnement émotionnels et mentaux des individus, sans forcément être médecins ou psychologues. Les psychothérapeutes, par exemple, spécialisés dans diverses approches thérapeutiques, aident les patients  à surmonter leurs difficultés émotionnelles et mentales. Les thérapeutes familiaux et conjugaux aident, quant à eux, les membres de la famille ou les partenaires à résoudre les conflits et à améliorer leur communication. Les sexologues, pour leur part, sont spécialisés dans les problèmes liés à la sexualité et aux relations intimes, sans exigence de diplôme médical ou psychologique. Par ailleurs, les art-thérapeutes utilisent les arts visuels, la musique, la danse et d’autres formes artistiques comme outils thérapeutiques, tandis que les coaches en développement personnel aident les individus à atteindre leurs objectifs personnels ou professionnels, quel que soit leur domaine d’origine, sans nécessité de diplôme spécifique.

Quelle prise en charge ?

En effet, chaque professionnel de la santé mentale possède ses compétences et spécialités propres, et le choix dépend des besoins individuels. Mais au Maroc, seul le psychiatre, en tant que médecin, voit ses consultations remboursées par les régimes d’assurance. Cependant, les séances chez un psychologue peuvent être remboursées par la CNSS et la CNOPS sous conditions. “Pour cela, le psychologue doit détenir une autorisation d’exercice du Secrétariat général du gouvernement et un Identifiant national du praticien (INP) de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM)”, précise Meryem Boumani, psychologue clinicienne. 

Tout comme les séances de kinésithérapie, d’orthophonie ou d’orthoptie, les séances chez un psychologue sont partiellement remboursées par les deux régimes d’assurances. Le montant restant dépend des assurances complémentaires souscrites par le patient. “De plus, avant d’entamer les séances chez un psychologue, un protocole de traitement doit être établi en amont par le psychiatre et le patient”, ajoute Meryem Boulmani. Ce protocole implique souvent une phase de traitement médicamenteux préalable, pendant laquelle le psychiatre doit attester dans sa prescription que le patient est stabilisé et apte à bénéficier de séances chez un psychologue. “Généralement, les psychiatres prescrivent entre 10 et 20 séances selon l’état de santé du patient”, détaille Fouad Mekouar. 

Les autres professions en lien avec la santé mentale ne bénéficient d’aucun remboursement de la part la sécurité sociale. “Cela s’explique par le fait qu’ils ne possèdent pas les qualifications requises pour traiter des troubles mentaux graves”, note Fouad Mekouar. En cas de doute sur le choix du professionnel à consulter, le président de Amali recommande de commencer par prendre rendez-vous avec son médecin traitant ou un généraliste. “Ce dernier pourra fournir des orientations appropriées.” 

Prise en charge des maladies mentales

Historiquement, les troubles mentaux étaient principalement traités par des médicaments, une avancée majeure dans les années 50. Mais leurs limites ont été vite apparues, laissant les patients confrontés à l’isolement et la dépression. Cette prise de conscience a donné lieu à une approche plus complète, combinant médicaments et thérapies psychologiques.

Au Maroc, un changement significatif s’est opéré avec l’établissement de centres de réhabilitation sociale à partir de 2017, avec le soutien de l’État. À Casablanca, par exemple, trois centres ont été ouverts la même année: le Centre médico-psycho-social de Tit Mellil, le Centre de réhabilitation psycho-sociale au Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd, et le Centre médico-psycho-social dans l’arrondissement Moulay Rachid. Ces établissements offrent des services gratuits sous la supervision de psychologues cliniciens formés à diverses approches thérapeutiques, telles que les thérapies cognitives, comportementales ou psychanalytiques.

Cette approche intégrée reconnaît la nécessité de traiter les troubles mentaux de manière exhaustive, en s’attaquant non seulement aux symptômes, mais aussi aux facteurs sous-jacents. En offrant une combinaison de traitements médicamenteux et de soutien psychologique, ces centres visent à répondre aux besoins individuels des patients de manière plus complète.

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