Le partage des biens est une question cruciale que nous, féministes, mettons au cœur de notre combat. Trop souvent, nous recevons des femmes, au sein de notre association, qui, après un divorce, se retrouvent démunies, malgré leur contribution significative à la création de richesses durant le mariage. Ces femmes, qui assument une grande part des charges, voient leurs efforts rendus invisibles faute de preuves tangibles. En réalité, si le mari a pu accumuler des biens, c’est grâce à la participation active de son épouse, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du foyer. L’un ne peut prospérer sans l’autre.
La question de la pension alimentaire post-divorce nécessite également une révision urgente. Elle constitue une source majeure de litiges dans les familles marocaines divorcées. Un simple tour dans les tribunaux de la famille suffit pour constater l’ampleur du problème. De nombreux enfants voient leur niveau de vie chuter drastiquement après le divorce de leurs parents, notamment lorsqu’ils sont contraints de quitter les écoles privées parce que le père refuse de continuer à payer, invoquant des difficultés financières. Il est inadmissible que des pères échappent à leur obligation de subvenir aux besoins de leurs enfants sous prétexte qu’ils sont divorcés de la mère. Le divorce ne les exonère en rien de leurs responsabilités parentales. La pension alimentaire doit être ajustée à la réalité, notamment lorsqu’il s’agit d’un enfant en situation de handicap, où les coûts sont souvent exorbitants et, dans la majorité des cas, assumés par les mères seules.
Combien de fois avons-nous vu des enfants privés de toute aide financière, alors que leur père déclare des revenus insuffisants, tout en vivant confortablement ?
Cela s’applique non seulement aux pères, mais aussi aux mères disposant de revenus et de biens. Car, ne l’oublions pas, l’intérêt supérieur de l’enfant doit rester notre priorité absolue.