Familles recomposées l’épreuve du quotidien

Qui dit famille recomposée dit nouvelle fratrie, belle-mère, beau-père, des membres issus d’environnements familiaux différents qui essaient bon gré mal gré de cohabiter . Voici quelques conseils d’experts pour vivre en harmonie dans ce contexte familial particulier.

Gérer une famille recomposée est un défi pour les parents mais aussi pour les enfants. Un grand nombre de paramètres intervient dans la réussite de cette nouvelle configuration notamment l’âge des enfants et la solidité du nouveau couple. Dans une famille recomposée, les enfants ont tendance à chercher leur place et leur légitimité. Cela peut dans des cas se traduire par des comportements méfiants voire rebelles. Les enfants peuvent être à l’affût de n’importe quel signe de favoritisme ou d’injustice pour justifier un éventuel rejet de cette nouvelle configuration qu’ils estiment imposée. Les parents doivent être outillés afin de ne pas laisser de tels comportements s’installer.

Prendre le temps

Pour que les relations dans une famille recomposée soient installées de manière durable, il faut impérativement laisser chacun et chacune assimiler les changements à son rythme. Alors que le couple a eu le temps de bien intégrer la conception du nouveau schéma familial, les enfants ont, quant à eux, subi une décision avec laquelle ils devront composer. Selon Narjiss Lamghabbar, psychothérapeute et formatrice en discipline positive pour parents, “la famille recomposée est une équation complexe. Passé et présent cohabitent ensemble en trouvant le juste équilibre qui permettra à cette équation de perdurer et de créer un futur prospère.” Il faut donc laisser le temps à chacun des membres de cette nouvelle famille de trouver sa place. Même son de cloche du côté de Kenza Jai Hokimi, psychothérapeute spécialiste dans le développement de l’enfant, de l’adolescent et de la famille, “c’est le temps qui fait les choses. C’est le temps qui permet de bien se connaître. Se donner le temps pour progressivement établir un lien d’attachement significatif.”  Mais il est  primordial, selon la spécialiste, de faire auparavant le deuil de la relation précédente et être convaincu de la nouvelle relation avant de présenter le nouvel amour à son enfant. “Le nouveau couple a besoin de bien discuter pour comprendre ce dont chacun a besoin pour prendre sa place sans violence mais aussi dans le respect de chacun”, nous explique Kenza Jai Hokimi. Si le couple est en train de vivre une histoire d’amour, il faut savoir que l’enfant vit une toute autre histoire. En effet pour Narjiss Lamaghabbar, il s’agit pour l’enfant “d’un deuil d’abord, d’une perte. Donc il faut respecter cette phase transitoire dans la vie des enfants et leur laisser le temps d’accepter les choses… de s’adapter.”

Créer des rituels 

Les routines familiales permettent de mettre en place le sentiment d’appartenance et de favoriser la création de souvenirs afin de créer le noyau familial. Selon Kenza Jai Hokimi, “grâce aux rituels, chacun prend sa place. L’identité devient alors un sentiment puissant, avec une mémoire, un héritage, une inscription dans le temps et dans l’espace, avec des attaches, et des liens !”. Les rituels sont importants, ils permettent aux enfants de se sentir pris en compte. Pour Narjiss Lamghabbar, il est également essentiel de “privilégier des moments réguliers, en tête-à-tête avec votre enfant, ces derniers sont aussi plus que bienvenus et ce, même lorsque l’harmonie familiale est trouvée.” Des moments réguliers privilégiés comme les repas, une promenade le dimanche ou un jeu de société une fois par semaine offrent la possibilité de se connecter avec ses propres enfants et celles et ceux de l’autres. Le lien de proximité pendant de tels  rituels est très important cependant il faut garder à l’esprit que la juste distance est primordiale, “ni trop proche, ni trop loin” précise Kenza Jai Hokimi.

Le dialogue clé de la réussite 

Souvent lorsqu’il s’agit de famille recomposée, il est difficile de vivre en harmonie dès le départ. Les familles recomposées doivent être conscientes que l’intégration ne se fait pas du jour au lendemain. Le gros challenge reste de l’avis de tous les experts, l’autorité. En effet, “l’autorité dans une famille recomposée peut être perçue comme une injustice par l’enfant si du jour au lendemain il est confronté à un nouveau système de valeurs, de nouvelles habitudes, de nouvelles règles et si la loi est édictée par le beau-parent que l’enfant peut toujours considérer comme étranger”, nous explique Narjiss Lamghabarr. Le dialogue est donc la clé, “il est important d’expliquer calmement les choses aux enfants. Leur expliquer le rôle de l’adulte qui est avant tout un rôle éducatif aussi bien le parent que le beau-parent.” insiste la psychothérapeute et formatrice en discipline positive pour parents. Comme dans toutes les familles, les tensions sont normales mais la gestion de ces dernières est la clé. “Respecter le rythme de l’enfant et communiquer sur les règles de fonctionnement dans la nouvelle famille. Quand les choses dérangent, en parler pour communiquer avec les parents biologiques ou le conjoint mais jamais en présence de l’adolescent ou de l’enfant”, conseille Kenza Jai Hokimi. En somme, il s’agit d’offrir aux enfants une éducation qui ne soit ni permissive, ni restrictive. “Il faut assoir une éducation ferme et bienveillante où les instructions sont expliquées clairement à l’avance. Faire participer l’enfant dans les tâches du quotidien et ne pas l’exclure ou le caser dans le rôle de spectateur afin de créer des liens dans cette nouvelle famille où chacun trouve sa place”, signale Narjiss Lamghabbar. Dans une famille recomposée tout est à faire, rien n’est acquis. Il n’existe pas de famille recomposée modèle. De même que dans ce modèle de famille, “on ne force pas l’amour”, les deux spécialistes sont unanimes. “Il faut accepter que nos enfants n’aiment pas notre nouveau partenaire (du moins au début). Sans oublier que notre partenaire pourrait ne pas aimer nos enfants comme il nous aime”, fait remarquer Narjiss Lamghabarr. Mais cela n’empêche pas de créer des liens ainsi qu’une relation positive basée sur le respect et la confiance.

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