Ainsi, au-delà de la liberté, l’abolition de ce dispositif permettrait de protéger les femmes, en particulier en cas de viol. Les femmes n’osent pas porter plainte, de peur d’être accusées de “Zina” (fornication). La femme doit prouver avoir subi un viol, or cela est compliqué quand s’agit d’une personne qu’elle connaît. On estime qu’elle est consentante, et par conséquent elle se transforme de victime à accusée. Or, on peut être victime de viol, alors qu’on connaît la personne et qu’on a consenti de sortir avec elle. Il y a eu des prémisses pour un éventuel changement, malheureusement, il n’y a plus de débats publics.
Certes, dans le contexte actuel, évoquer ce genre de causes serait, pour certains, “du n’importe quoi” (à l’exception des personnes concernées qui ont subi les effets de cette loi), mais pour les défenseurs des droits humains, il n’y a pas de hiérarchisation des droits, il n y a pas de grands et petits droits.
Ceci dit, je dois reconnaître que les problèmes de la femme marocaine dépassent largement cette question.
La pauvreté, les conditions inhumaines de travail (des femmes meurent sur les routes, entassées comme des sardines dans des camions pour aller travailler, d’autres triment à longueur de journée dans des usines, des exploitations agricoles ou encore à domicile, exploitées par des patrons faisant fi des lois en vigueur, au moment où d’autres toucheraient des miettes pour un effort commensurable etc. Ce sont là des sujets qu’on devrait soulever à l’occasion de la Journée internationale de la Femme, qui est avant tout une journée de lutte.