Younes Bouab comédien et bien plus

Comédien plutôt discret, Younes Bouab est à l’affiche de la série Cannabis diffusée sur Arte et du long-métrage Razzia de Nabil Ayouch. Avec toujours pour passion le cinéma sous tous ses angles. Rencontre.

Cela fait dix ans que vous êtes dans le cinéma et cinq ans que le grand public vous connaît. Un flash-back sur les principales étapes de votre carrière ?

Ma passion de la scène a démarré assez tôt. J’ai commencé à jouer au lycée. À l’université, j’ai monté ma première pièce de théâtre. J’ai été formé au studio Pygmalion à Paris. En 2007, je suis rentré au Maroc où j’ai écrit des scénarios pour la télévision. Ce fut l’époque de la série Cool center, une sitcom pour le Ramadan. Puis est arrivée l’aventure Zéro et Road to Kabul, qui m’ont révélé au grand public.

Le public, justement, vous connaît beaucoup plus en tant qu’acteur. On connaît en revanche assez peu votre versant d’auteur. Est-ce un côté plus secret de votre passion du cinéma ?

Je n’ai jamais rien tenu secret, au contraire. Mais il est vrai que les gens retiennent avant tout ce qu’ils ont vu dans les films. J’ai écrit des téléfilms pour des réalisateurs de la télévision marocaine comme Yassine Fennane ou Narjiss Nejjar. L’écriture a toujours été une passion, autant que le jeu d’acteur. D’ailleurs, je cherche encore à développer des projets pour la télévision marocaine. Je participe à des appels d’offre depuis quelque temps.

On vous dit un peu plus discret et effacé depuis quelque temps. Avez-vous mis la comédie de côté pour passer à l’écriture ?

Il est vrai que je me suis tenu un peu plus à l’écart des batailles d’ego et des mondanités. Mais j’ai continué à jouer et à écrire. J’ai co-écrit la série Les mille et une nuits avec Faissal Ben dans laquelle j’ai aussi joué. En 2015, j’ai joué dans le film Achoura de Talal Selhami. Cette année, je suis heureux d’avoir pu jouer dans la série Cannabis diffusée sur la chaîne Arte en ce moment.

Quelle est l’intrigue de cette série ?

Il s’agit d’une série thriller sur un trafic de drogue en banlieue parisienne. C’est une relecture de la classique intrigue de dealers. Les personnages sont plus fouillés, plus réalistes, plus profonds et ils subliment le scénario. Nous étions tous de jeunes acteurs peu connus, motivés pour travailler à fond nos personnages. On m’avait confié le rôle d’un dealer assez caractérisé. Je n’aime pas les rôles stéréotypés, les profils d’“arabe” qu’on m’attribue assez souvent dans les castings français. Alors je sélectionne et j’essaie de dire quand ça fait trop cliché.

Entre écriture et jeu, quel serait votre projet cinématographique idéal ?

Difficile de choisir et d’ailleurs je ne choisis pas, je fais les deux ! J’aime autant écrire que jouer. Hors caméra, l’idéal pour moi serait de diriger une série, de l’écriture à la production. En revanche, je ne suis pas très attiré par la mise en scène. Je propose en ce moment des projets dans ce sens à la télévision, via des sociétés de production.

La télévision marocaine reste donc pour vous un domaine où vous voulez donner de vous ?

En effet, je sens que j’ai beaucoup de choses à apporter à la télévision. Au Maroc, on peut faire de très belles choses, avoir beaucoup de liberté lorsque l’on a intégré les codes et qu’on crée intelligemment, subtilement. Je suis très optimiste pour l’avenir de l’audiovisuel marocain.

Est-ce le cas pour le cinéma ?

Oui, je pense que l’on n’est pas si censuré que cela. En ce qui concerne Much loved, le film a suivi son chemin et Ayouch également. Je viens d’ailleurs d’achever le tournage de son dernier film, Razzia, un film chorale sur l’intolérance construit autour de plusieurs personnages.

Un film doit-il être porteur d’un message ? Doit-il éduquer ou former son spectateur ?

Non. Le cinéma et la télévision sont des médias puissants. Les gens se trompent parfois en demandant aux films de défendre leur culture ou leur histoire. Ce n’est pas l’objectif d’un film. L’intrigue de Zéro est propre au Maroc. Much loved raconte l’histoire d’une prostituée. Tout cela fait partie de la liberté artistique. Le public doit la respecter et être prêt à entendre toutes les histoires, en gardant à l’esprit qu’un film n’est là ni pour éduquer ni pour faire de la politique. C’est juste une histoire d’humains à un moment donné.

Pourquoi aimez-vous le cinéma ?

Ce que j’aime, c’est justement ce pouvoir-là: celui d’expérimenter de nouvelles idées, de nouveaux sentiments, de pouvoir exposer de nouvelles visions au public. Je sais que quand un film me touche, il change quelque chose en moi. Même si ce n’est pas grand-chose, cela enrichit la réflexion, personnelle et collective. C’est cela qui m’attire, encore et toujours. 

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