Nabil Boudarqa vient de signer une nouvelle exposition qui sera accrochée du 9 au 28 février à la galerie Thema de Casablanca. Ce jeune artiste marocain présente « une série de ce qu’on pourrait appeler des pseudos portraits », comme la décrite Hassan Bourkia, écrivain et artiste plasticien avant de mettre en évidence « les touches vivaces du pinceau, le griffonnage et la « gravure » du support sur lequel il dessine, comme si c’étaient des glissements de terrain se produisant entre le réel et l’imaginaire ». Les travaux de Boudarqa capte le regard du spectateur qui scrute les peintures de l’artiste avant de plonger inconsciemment dans cet univers si dur. « Boudarqa ne dessine pas des visages qu’il connaît, c’est seulement un prétexte, et c’est ce qui nous donne l’impression qu’il ne les choisit pas, mais préfère les affronter, en être l’antagoniste, poursuit Hassan Bourkia. En nous regardant, ces visages nous parlent de la mort, (et autrement de la vie) comme si c’était l’absolu dont nous sommes certains ». Nabil Boudarqa est un artiste casablancais multidisciplinaire qui travaille à la fois le dessin, la peinture et la photographie. Sa signature est semble-t-il particulière. « Il entreprend de transfigurer son œuvre originale en la recouvrant de plusieurs couches de peinture, jusqu’à la faire disparaître. Et en dernier lieu, il s’attèle a retrouver son œuvre originale, qu’il a enfouie. Il l’exhume, elle reste à moitié effacée et nous la livre… », comme l’indique Tania Chorfi Bennani-Smires, la commissaire d’expositions et sociologue en art. Et ajoute : « Boudarqa prétend être objectif et neutre quant aux images qu’il reçoit et nous donne à voir. Mais c’est bien de son univers intérieur qu’il s’agit. Les thèmes qui s’imposent à lui à travers les images qu’ils captent, sont celles qui touchent son affectif, sa sensibilité, son monde et univers personnel. »