Jazzablanca : Natacha Atlas, une artiste unique ! (Interview et photos)

La chanteuse belge d'origine égypto-anglaise Natacha Atlas était à l’affiche du festival Jazzablanca organisé du 02 au 04 juillet à Anfa Park à Casablanca. Avant de monter sur scène, samedi 3 juillet, l’artiste a répondu, sans langue de bois, aux questions de Femmes du Maroc. Entretien.

Vous avez rencontré pour la première fois le public marocain à Mawazine en 2016.  Comment imaginez-vous ces retrouvailles au festival Jazzablanca ?
Je vous avoue que j’en ai aucune idée. J’espère juste que cela se passera bien… J’imagine que oui (rire)

Dans une interview donnée, vous confiez que c’est le trompettiste Ibrahim Maalouf qui vous a poussée, à l’occasion d’une collaboration, à vous orienter de plus en plus vers le jazz. Vendredi soir, il se produisait sur la scène du Jazzablanca. Vous, samedi soir.  Avez-vous eu l’occasion de vous rencontrer ? Quelle place a-t-il pour vous ?

Je suis triste que nous nous soyons loupés à Jazzablanca car Ibrahim Maalouf est un musicien, un artiste très cher pour moi. L’album « Myriad Road », coécrit, arrangé et produit par lui, a été mes vrais débuts dans le jazz. Ibrahim Maalouf est une personne bienveillante et extrêmement sympathique. J’ai beaucoup apprécié notre temps ensemble.

Vous êtes un savant mélange d’Orient et d’Occident, composant et offrant, au fil des années, une musique métissée mêlant jazz et musique orientale comme on peut l’entendre dans votre dernier album « Strange Days » notamment dans votre titre « Maktoub ». Quelle est, pour vous, la particularité ou la force, de votre style ?
C’est justement ça, être le pont entre l’Orient et l’Occident. C’est exactement cette raison-là qui m’a poussée à rentrer dans la musique il y a de ça plus de 25 ans. C’était très important pour moi d’exprimer ces deux parties de moi. Et cela va toujours l’être. Je suis très heureuse de voir aujourd’hui de plus en plus de musiciens et de groupes qui font leur propre type de métissage entre l’Orient et l’Occident. A mon sens, ce pont de communication est d’autant plus important aujourd’hui lorsqu’on voit tout ce qui se passe dans le monde…

Dans votre dernier EP « The Inner & The Outer », où se mêlent des percussions orientales à des airs électro-jazzy, vous explorez ainsi un autre univers. Pourquoi ?
Dans « The Inner & The Outer » réalisé avec  le multi-instrumentiste Samy Bishai, j’ai composé une musique néoclassique avec des sons électroniques créant des atmosphères de méditation. C’est un monde, un domaine qui m’intéresse beaucoup. Quelque part, j’ai aussi fait un retour à l’électronique puisque j’ai commencé ma carrière avec le groupe Transglobal Underground 1. Vous savez, j’ai toujours été le mélange de plein de choses. Aussi, je travaille actuellement sur un grand spectacle de danse contemporaine, « Odysée », avec des danseurs du Maroc et d’Algérie.

 

Vous êtes une artiste engagée. Quelles revendications portez-vous sur les libertés individuelles et les droits des femmes ?
Je pense que ce qu’on vit aujourd’hui, depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19, ce sont des restrictions sur notre liberté, que ce soit pour les femmes et les hommes. Je ressens une grande déception mais je ne veux pas m’étaler sur le sujet car ça divise les gens.

1 Les albums du groupe Transglobal Underground sont des expériences sonores toujours plus improbables les unes que les autres, un tour du monde en musique entre musiques orientales, électroniques, dub et hip-hop

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