La femme frigide existe-t-elle vraiment ?

Une femme frigide, ça veut dire quoi au juste? Ce trouble serait-il un mythe ou bien a-t-il une réalité d’un point de vue médical ? Les explications avec Mehdi Tahiri, psychiatre et sexologue.

“La femme frigide n’existe pas. Il n’y a que des hommes maladroits !”, disait Boris Vian. Le temps est passé depuis… et pourtant, on continue d’utiliser ce terme pour se moquer de ces femmes incapables de s’adonner aux plaisirs de la chair. Alors qu’en réalité, il n’y a rien de drôle. Soit, c’est un dysfonctionnement physiologique ou mental et c’est méchant d’en rire. Soit, c’est juste une qualification qui dénote d’une insatisfaction de certains hommes et c’est juste insultant. 

C’est quoi, une femme “frigide” ?

Selon le Larousse, frigide est “celui qui n’est pas accessible à l’émotion”. En l’occurrence, le froid concerne ici les parties génitales. Dans l’imaginaire collectif, la femme frigide (on n’accuse jamais un homme de frigidité), est “coincée”, “frustrée” et complètement insensible aux plaisirs charnels. 

Si le terme est encore utilisé dans le langage courant, les professionnels ont banni ce mot dans leur diagnostic, nous rassure Dr Mehdi Tahiri, sexologue. “Le terme de “frigidité” ou “femme frigide” n’existe plus dans le langage médical. Nous parlons plutôt de dysfonction sexuelle qui peut être tout autant féminine que masculine par ailleurs.” Car oui, la gent masculine n’est pas en reste. “Les hommes peuvent eux aussi souffrir de différentes dysfonctions sexuelles comme une diminution du désir sexuel, un trouble de l’érection, ou des troubles éjaculatoires : éjaculation retardée ou prématurée (précoce)”, ajoute le sexologue.

Le désir sexuel n’est pas une obligation

Dans le cas où la femme peut effectivement souffrir de dysfonction sexuelle, “c’est une souffrance réelle, et qui peut prendre alors différentes formes”, souligne Dr Tahiri. “Cela peut être une diminution de l’intérêt ou de l’excitation sexuelle, un trouble de l’orgasme, et un trouble lié à des douleurs génito-pelviennes ou à la pénétration”, explique le sexologue.

Néanmoins, il ne faut en aucun cas considérer l’absence de désir ou de plaisir comme une maladie, souligne le sexologue. “Physiologiquement, à l’état sain, pour de nombreuses femmes, les phases du cycle de réponse sexuelle (désir -> excitation -> orgasme -> résolution) peuvent varier en séquences, se chevaucher, se répéter, ou être absentes pendant tous ou certains rapports sexuels”, étaye Dr Tahiri. “Et c’est tout à fait normal !”. Et d’ajouter : “De plus, la satisfaction subjective de l’expérience sexuelle peut ne pas nécessiter l’accomplissement de toutes les phases de la réponse, y compris l’orgasme.”

Des causes multifactorielles

Les causes d’un dysfonctionnement sexuel peuvent être multiples. Souvent, elles sont des signaux d’alerte sur un problème psychique ou physique, souvent d’ordre psychologique d’ailleurs. “La fatigue, le stress, la dépression, l’anxiété, ou encore des troubles psychotiques peuvent engendrer une baisse ou une absence de libido”, explique le spécialiste.

La perte d’intérêt pour le sexe peut également être le signe d’un problème médical sous-jacent, comme “l’hypertension, une sclérose en plaques, ou une épilepsie, le manque d’œstrogènes (avec la ménopause notamment)” , souligne l’expert. Avant d’ajouter : “La prise de certaines substances comme la nicotine et l’abus d’alcool ou de médicaments tels que les contraceptifs hormonaux, ou antidépresseurs peuvent rendre difficile le maintien d’une libido.”

D’autres facteurs gynécologiques peuvent entrer en jeu et causer une dysfonction sexuelle. “Il s’agit de l’endométriose, de l’accouchement, une dysfonction du plancher pelvien ou de la vessie, des fibromes, entre autres.” Et ce n’est pas tout.  Il existe également des facteurs relationnels. “Les problèmes sexuels du partenaire – le plus souvent la dysfonction érectile – influencent également l’expérience sexuelle d’une femme, tout comme une histoire de violence sexuelle ou physique”, précise le sexologue.

Comment y remédier ?

Les solutions sont en fonction des causes, explique la spécialiste. “Chercher si le dysfonctionnement est primaire (lorsque la femme n’a jamais eu d’orgasme) ou secondaire (lorsqu’elle survient chez une femme qui en a déjà éprouvé) en consultant un professionnel de la santé”, précise Dr Tahiri. “Si la cause est psychologique, l’intervention d’un psychologue ou d’un sexologue est nécessaire pour procéder à des séances de sexothérapie ou des séances de thérapie de couple. Si elle est physiologique, il faudra en déterminer la cause. Mais il n’y pas à ce jour de traitement médical à proprement parler pour ce type de trouble sexuel”, conclut le sexologue. 

In fine, retenir que la sexualité dépend de la communication qu’il y a dans le couple, c’est une clé pour trouver des solutions quand il y a des problèmes, et on ne le dira jamais assez.

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