Menu sexy, épices aux bienfaits multiples, parfums à l’effet aphrodisiaque ou encore aliments qui reprennent l’analogie phallique ou utérine… Tout n’est pas bon pour être endurant et performant lorsqu’il s’agit de rapports sexuels. Par définition, un aphrodisiaque est une substance qui a pour vertu d’augmenter la libido ou le désir sexuel lorsque celle-ci est consommée. De façon générale, il s’agit la plupart du temps d’aliments qui favorisent la dilatation des vaisseaux et l’afflux sanguin. Deux actions nécessaires à l’érection chez l’homme, et qui facilitent la lubrification du vagin chez la femme.
Lorsque l’on parle d’aphrodisiaques, il existe deux écoles : celle qui estime que les aphrodisiaques sont efficaces pour la libido, mais sans aucune preuve scientifique comme Mehdi Tahiri, psychiatre et sexologue qui rappelle qu’il “est difficile de se prononcer scientifiquement sur les produits dits “aphrodisiaques”, car très peu d’études ont été réalisées sur le sujet, ou ont donné lieu à des confirmations scientifiques solides”. La seconde école focalise sur l’idée selon laquelle certaines plantes ont un impact direct sur nos hormones. “Les plantes aphrodisiaques combinées à un régime alimentaire quotidien agissent sur les dysfonctionnements sexuels chez l’homme et chez la femme”, soutient Abla Amor, experte en nutrition hormonale. En fait, les aphrodisiaques et les philtres d’amour existent depuis la nuit des temps. “Beaucoup de substances naturelles ont historiquement été connues comme aphrodisiaques en Afrique et en Europe, et même dans notre culture”, explique le sexologue. De son côté, Abla Amor précise : “il existe trois plantes qui sont utilisées depuis des siècles pour venir en aide aux troubles de la sexualité. Parmi elle, le Maca très utilisé en Amérique du Sud qui a un effet sur le système reproducteur masculin. Chez les femmes, le Maca aura un impact direct sur les estrogènes et vient en aide aux troubles dus à la ménopause. Le Tribilus Terrestris, est très utilisé en médecine asiatique et depuis des millénaires dans la médecine traditionnelle ayurvédique pour traiter les problèmes d’infertilité et les dysfonctions sexuelles, que ce soit chez la femme ou chez l’homme. Enfin la plus connue d’entre elles, reste le Ginseng qui est aussi utilisé depuis des milliers d’années par la médecine traditionnelle chinoise”.
L’imagination, le meilleur des aphrodisiaques
Si certains aliments ont souvent la réputation d’être des aphrodisiaques, il n’en demeure pas moins que le meilleur des aphrodisiaques reste l’imagination. “L’effet placebo pourrait effectivement être à l’origine du phénomène de l’effet “aphrodisiaque”, car il est basé sur une croyance : si l’on est convaincu que tel produit sera bon pour nous, il aura déjà une action positive”, assure Mehdi Tahiri. Les produits aphrodisiaques jouent sur la psyché, car on estime que ce sont plus des facteurs psychologiques que des principes actifs qui fonctionnent. “Certaines plantes ou aliments ont un effet vasodilatateur, mais ces produits possèdent plus une action de stimulation psychique qu’une véritable action pharmacologique sur les mécanismes vasculaires et nerveux de l’érection”, insiste le sexologue. De son côté, Abla Amor tempère. “Ce n’est pas binaire. L’impact du mental est important chez tous les êtres humains. Personnellement, je pense que les plantes peuvent avoir un effet incroyable sur le corps. En effet, 40% des médicaments sont des dérivés de plantes. Il y a un impact hormonale certain lorsque le régime alimentaire est respecté”. Concernant le dosage et les prescriptions, les deux spécialistes sont unanimes. “Il n’y a justement pas de dose établie, car il n’y a pas de cadre scientifique entourant la posologie. Cela dit, il faut être vigilant à ne pas consommer de dose toxique car pour certaines plantes et produits dits aphrodisiaques, une surdose peut même être mortelle”, prévient Mehdi Tahiri. Même son de cloche du côté de notre experte en nutrition hormonale. “Comme toute supplémentation alimentaire, la consommation de plantes aphrodisiaques est à prendre avec modération, il faut veiller à ne pas en abuser”. En somme, il existe peu, voire aucun moyen capable d’accroître “le désir”. Il est important de noter que les substituts chimiques tel que le viagra pour l’homme et les hormones pour les femmes restent les plus consommées. Peu d’études scientifiques ont montré que les plantes ou aliments dits aphrodisiaques avaient un impact direct sur notre sexualité. Les circonstances, le bon partenaire et notre propre fantaisie demeurent encore et toujours les meilleurs aphrodisiaques.
Aphrodisiaques : Les risques et les dangers
Si l’efficacité scientifique des aliments censés doper le désir sexuel n’a jamais été prouvée, les risques pour la santé, eux, sont bien réels. Mehdi Tahiri, psychiatre et sexologue liste les effets secondaires, contre-indications et précautions avant de consommer un aphrodisiaque. :
• Les produits qui entraînent de la vasodilatation peuvent causer une élévation de la tension artérielle, des vertiges, des nausées, une insomnie, avec plus d’impact chez les personnes souffrant déjà de troubles cardio-vasculaires
• Certains produits peuvent entraîner un priapisme (érection intense et prolongée pendant plusieurs heures, extrêmement inconfortable, voire douloureuse), ce qui peut endommager le pénis.
• D’autres pourrait avoir des effets œstrogéniques et ne devraient pas être utilisés par les personnes avec un cancer dit hormonosensible (cancer du sein ou de la prostate).
