Najat Vallaud-Belkacem, une femme de tête et de convictions

Ardente défenseuse des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem a fait de chaque combat une victoire contre les inégalités. Portrait.

Sa présence a illuminé la troisième édition du Festival du Livre Africain de Marrakech (FLAM), tenu fin janvier dans la ville ocre. Toujours d’une extrême modestie, Najat Vallaud-Belkacem s’est montrée à l’écoute des réflexions de chacun, accordant du temps à chaque personne venue échanger avec elle. Elle répondait avec attention, pesant chaque mot, partageant son expérience avec humilité et conviction. Une sagesse rare se dégageait de ses propos, une énergie calme mais déterminée, celle de quelqu’un qui sait que les grandes batailles se gagnent sur le temps long. 

Née le 4 octobre 1977 dans la région du Rif, Najat Vallaud-Belkacem a grandi dans un milieu rural avant de rejoindre son père en France à l’âge de 5 ans. “Je suis née à Beni Chiker, dans un petit village au nord du Maroc. Aujourd’hui, c’est une petite ville de 5.000 habitants, mais en 1977 nous étions une centaine. Peut-être moins”, se remémore-t-elle dans son essai autobiographique “La vie a plus d’imagination que toi”. “Je me souviens de ma première France; je me revois courir sur le pont du bateau, avec ma mère qui serre ma main et respire fort ; terrifiée par le bruit, la foule, les couleurs. Et tenez-vous bien – c’était en 1982 – les voitures m’ont stupéfaite : bruyantes, rapides, dépassant de tous les côtés. Rien de comparable avec le calme de Beni Chiker”, se souvient-elle avec nostalgie.

Marquée par la conscience des inégalités sociales, son enfance a façonné son engagement futur. D’une volonté farouche, Najat Vallaud-Belkacem gravit les échelons avec assurance. “Je crois que lorsqu’on a vécu dans ma famille, notre histoire d’immigration, avec ses difficultés financières, économiques, etc., on ne peut qu’être portée par une énergie particulière, vitale”, dit-elle. Élève brillante, elle obtient un baccalauréat économique et social avant d’intégrer Sciences Po Paris, où elle décroche un master en service public. C’est là qu’elle rencontre son futur époux, Boris Vallaud. “Il pourrait se contenter d’être un mari et père. Mais il m’est aussi, depuis des années, un indispensable soutien”, évoque-t-elle. Avec lui, elle eut des jumeaux Louis et Nour.

En 2012, Najat Vallaud-Belkacem est nommée ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, un poste qu’elle embrasse avec passion. Lorsqu’elle évoque les droits des femmes au Maroc, elle se montre optimiste mais lucide : “J’ai suivi avec un grand intérêt la réforme de la Moudawana et je suis agréablement surprise de voir que le Maroc aborde des sujets qui, dans d’autres pays similaires, restent souvent délicats à traiter. Toutefois, si le cadre légal est fondamental, il ne suffit pas à lui seul. L’application concrète des lois est tout aussi cruciale”, nous confie-t-elle. 

En août 2014, elle entre véritablement dans l’histoire en devenant la première femme ministre de l’Éducation nationale en France, un ministère stratégique où elle défend une vision inclusive et égalitaire de l’école. “Que ce soit au Maroc ou ailleurs, l’éducation fait face à des défis majeurs. Trop souvent, les débats publics passent à côté des véritables enjeux. Il est essentiel de garantir la réussite de tous les enfants, un objectif qui n’a pas toujours été au cœur des politiques éducatives”, glisse-t-elle avec insistance. 

L’égalité et les droits des femmes

Si elle a quitté la politique gouvernementale en 2017, Najat Vallaud-Belkacem n’a jamais cessé de militer pour l’égalité. “Ayant évolué à la fois dans le monde politique et dans celui du militantisme, je mesure combien ces deux sphères se complètent. Il arrive même parfois que la société civile ait un impact plus fort que les responsables politiques, notamment lorsqu’il s’agit de sensibiliser l’opinion publique et de faire évoluer les mentalités”, estime-t-elle. Nommée professeure affiliée à l’ l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) en 2020, Najat Vallaud-Belkacem endosse également en 2022 le poste de présidente de France Terre d’Asile, une organisation dédiée à l’accueil des réfugiés et à la défense du droit d’asile. Parallèlement, elle crée et codirige un programme de formation sur les politiques publiques en matière d’égalité femmes-hommes à Sciences Po Paris. “Les droits des femmes sont toujours une priorité pour moi, et ce n’est pas parce que je ne fais plus de politique que j’arrête de me battre pour ce sujet.” 

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