Parents : Gérer les caprices des enfants

Entre un laxisme à l’excès et une sévérité démesurée, les parents se sentent perdus. Comment agir pour bien éduquer ses enfants et ne pas céder devant leurs exigences irrationnelles ? Ébauche de réponse.

“Un caprice n’est rien d’autre qu’une “volonté sans loi”. Cet axiome, défendu par le psychanalyste français Jacques-Alain Miller, revêt une connotation négative, car il renvoie à l’idée que le caprice est “une volonté soudaine, irréfléchie et changeante”. Ce serait aussi un moyen que l’enfant a trouvé pour exprimer son insatisfaction, sa frustration et son mal-être. La pédopsychiatre  Houda Hjiej estime que lorsqu’un enfant fait un caprice, il teste les limites de ses parents. “Les caprices font partie de la construction des enfants, ce n’est pas parce que votre enfant dit “non” qu’il est forcément mal élevé ou trop gâté. Il commence à vouloir s’affirmer en tant qu’individu. Pour exprimer ses propres désirs, il s’oppose à vous”, explique-t-elle. Malheureusement, les parents sont de plus en plus permissifs et cèdent facilement aux désirs de leurs enfants de plus en plus exigeants. C’est l’enfant-roi, un enfant qui ne se fixe aucune limite. “Si les parents estiment que la demande de l’enfant n’est pas fondée et relève d’un bras de fer où l’enfant tente d’imposer sa volonté, il est du devoir des parents de lui signifier les limites qu’ils lui autorisent”, conseille la pédopsychiatre. Pour toutes les choses de la vie, l’enfant a besoin de savoir ce qu’il peut ou ne peut pas faire. En somme, ce sont des balises qui l’aident à grandir.

Expliquer le refus et responsabiliser l’enfant

L’enfant doit apprendre à connaître vos limites et les siennes, et doit être confronté  à la frustration pour l’intégrer à ses émotions. Pour ne pas avoir de discours alambiqué et contradictoire, “les deux parents doivent avoir une attitude cohérente face à l’enfant”, insiste Dr. Hjiej. Très souvent au sein d’un couple, il y a un parent plus laxiste que l’autre et qui passe donc pour le plus gentil. “La discorde éducative procure à l’enfant un sentiment de pouvoir tout en provocant des angoisses et de la culpabilité. Les parents doivent en prendre conscience pour ne pas cliver dans la tête de l’enfant l’image d’un parent méchant et d’un parent gentil”, insiste la pédopsychiatre. Il faut donc éviter de prendre des décisions à chaud en présence de l’enfant et éviter de se disqualifier les uns les autres. “La deuxième phase consiste à comprendre que la frustration et l’acceptation du “non” aide l’enfant à se structurer. Elle n’est en aucun cas un tort qu’on lui fait subir. Troisième chose, c’est de ne pas juger la situation avec le prisme émotionnel mais plutôt avec pragmatisme”, précise la spécialiste de la petite enfance. Il faut donc toujours se poser la question de savoir ce que gagne l’enfant quand on cède à ses caprices et quel message on lui transmet à travers cette attitude. 

Ce qui rend un enfant capricieux, assurent les spécialistes, ce sont les premières réponses des parents à ses demandes, et ce depuis ses premières interactions avec son environnement. “Une mère qui laisse son bébé désirer en différant la réponse à ses demandes, lui apprend très tôt à accepter qu’on ne peut pas lui donner tout ce qu’il veut quand il veut”, souligne Dr Houda Hjiej. En faisant preuve de détermination, en appliquant ce qu’on dit, en ne cédant pas aux caprices de l’enfant, les parents montrent que les règles énoncées sont appliquées pour le bien de l’enfant. À ce propos, la pédopsychiatre préconise d’instaurer un dialogue, “mettre des mots sur ses émotions, lui reconnaitre que cela peut être difficile d’accepter la frustration. Il faut rester ferme mais empathique”. Cette relation aimante et constructive avec son enfant est essentielle. Encouragez-le à exprimer ses sentiments de manière appropriée, car cela peut aider à réduire les caprices en favorisant une communication ouverte. Il est donc important d’offrir des choix raisonnables et de donner à votre enfant des alternatives acceptables plutôt que de céder à chaque exigence.

Enfant unique et ado capricieux  

La phase des caprices est tout à fait normale et un passage obligatoire dans la vie des enfants. Mais bien souvent, lorsqu’il s’agit d’un enfant unique, les parents cèdent rapidement aux caprices. Cela s’explique, selon Houda Hjiej, par le fait que “les parents de l’enfant unique se comportent souvent avec lui comme avec un objet précieux qu’il ne faut ni contrarier ni frustrer”. Or, l’enfant comprend vite par expérience que ses parents cèdent, ce qui renforce encore plus ses caprices. Pire encore, “l’enfant capricieux devient un adolescent qui ne respecte ni les limites ni les lois de la société”, affirme la spécialiste qui estime que “l’adolescent va s’attendre à ce que le monde qui l’entoure le traite comme le faisait ses parents sans limite et sans frustration. Mais quand cet adolescent se heurte à des refus, cela peut se solder par des troubles du comportement et des conduites à risque”. Il est donc primordial d’établir des limites claires dès le début avant même l’entrée à l’école pour éviter les comparaisons et rivalités avec les camarades. “Si l’enfant a été élevé sur la base de l’acceptation et de la rivalité saine plutôt que l’envie, il n’aura même pas le réflexe d’envier les autres pour ce qu’ils ont et ce qu’il ne possède pas. L’envie témoigne généralement d’une carence émotionnelle”, conclut la pédopsychiatre. 

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