Octobre Rose : Toutes mobilisées contre le Cancer du sein

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez la femme, au Maroc comme partout dans le monde. C'est aussi un cancer dont on guérit le mieux. Sensibiliser et prévenir sont les mots d’ordre d’Octobre Rose, le mois où toutes les femmes se doivent d’être mobilisées contre cette pathologie.

Selon les données du registre national des cancers, le cancer du sein touche chaque année 12 à 15 000 femmes.De manière générale, le cancer du sein est le premier cancer féminin. C’est le cancer qui a une croissance exponentielle dans le monde entier et le Royaume ne fait pas exception”, explique Rajaa Aghzadi, spécialiste dans la chirurgie du cancer du sein et présidente de “Cœur de femme”, une association qui fait de la sensibilisation au cancer du sein son cheval de bataille.

Des facteurs de risque non maîtrisés

Le cancer du sein est multifactoriel et il y a certainement des facteurs que la science n’a pas encore découvert”, résume Dr Rajaa Aghzadi. Parmi ces facteurs de risque, on peut citer, pêle-mêle, la mutation des gènes BRCA, des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein, des seins denses, certains troubles génétiques, l’hormonothérapie substitutive, l’exposition à des rayons ionisants, les menstruations précoces et la ménopause tardive, la grossesse sur le tard, ou l’absence de grossesse, l’hyperplasie atypique (nombre accru de cellules anormales dans le tissu mammaire), l’alcool, l’obésité, l’inactivité physique, etc. L’hygiène de vie et l’alimentation saine sont tout aussi importantes pour contrecarrer cette pathologie. “La neuroscience a démontré que le stress a un impact important sur l’immunité des individus, notamment les femmes qui font face à un stress quotidien à cause des différentes tâches qu’elles accomplissent”, ajoute la spécialiste. Le vieillissement de la population, le manque de sensibilisation à l’importance de la mammographie, les retards dans la consultation médicale se conjuguent pour faire empirer le nombre de cas détectés.  “Le dépistage, c’est de la prévention. C’est un pilier majeur au niveau des politiques de santé...”, insiste Dr Aghzadi. La prévention primaire consiste à adopter une bonne hygiène de vie sans stress. Le dépistage précoce s’avère indispensable pour préserver notre santé. Chaque femme doit être attentive à observer toute anomalie ou changement au niveau des seins (bosse, écoulement, rétraction du mamelon, douleur). Dans ce sens, l’autopalpation est incontournable. C’est un geste simple qui peut sauver la vie, car il “permet de trouver jusqu’à 70% des anomalies dans le sein d’une femme, ce qui est considérable”, assure la chirurgienne qui regrette que toutes les femmes, qu’elles soient issues du milieu rural ou urbain, ne soient pas sensibilisées de la même façon. “Il est donc essentiel de mettre en place des programmes de dépistage et de traitement accessibles à l’ensemble de la population”, insiste-t-elle.
Ensuite, un examen clinique de ses seins par un professionnel de la santé doit avoir lieu tous les deux ans, dès quarante ans, pour déceler une masse encore non visible à la mammographie. L’examen par mammographie complété par une échographie doit avoir lieu tous les deux ans, à partir de l’âge de cinquante ans.

 Quelle prise en charge ?

Lorsque l’on aborde la question de la prise en charge, on ne parle pas seulement de la prise en charge médicale. Il faut aussi parler de la prise en charge psychologique. “Lors de l’annonce du diagnostic, le praticien doit prendre son temps et expliquer au patient tous les tenants et aboutissants de la maladie”, insiste Rajaa Aghzadi.  Une fois le diagnostic de cancer établi, l’état du patient cancéreux nécessite des soins spécialisés, longs et coûteux qui peuvent durer des mois, voire des années. Et c’est là où le bât blesse puisque “les soins dans le secteur privé ne sont pas les mêmes que dans le secteur public”, explique Rajaa Aghzadi. Pour améliorer la prise en charge du cancer du sein, le Maroc doit investir dans des équipements médicaux de pointe et former davantage de professionnels de la santé spécialisés dans le diagnostic et le traitement du cancer. Or, “en dehors de quelques centres publics comme les CHU qui ont les moyens d’investir dans les ressources humaines et les machines adéquates, le reste est très insuffisant pour répondre efficacement à la demande”, rappelle Dr Aghzadi. Le privé peut se prévaloir, pour sa part, de centres qui disposent de traitements de pointes et d’un personnel hautement qualifié. “Si l’on ne met pas en place les politiques et les stratégies de santé adéquates, le nombre de personnes atteintes du cancer du sein au Maroc ne fera qu’augmenter. Il faut absolument œuvrer pour diminuer le nombre des malades par la prévention et augmenter la qualité des soins”, insiste Rajaa Aghzadi. Ce qui permettra, précise la chirurgienne, de prévenir en amont 30% des cancers du sein grâce au dépistage, mais aussi d’assurer le meilleur des traitements aux femmes malades.

 Quid de la prévention

De manière générale, s’abstenir de fumer, maintenir un poids santé et être physiquement active constituent des facteurs de protection. De même, une grossesse avant l’âge de trente ans, ainsi que l’allaitement sont à privilégier. Si un risque élevé de cancer du sein est établi, les examens et dépistages verront leur fréquence augmentée, et l’administration d’une hormonothérapie de substitution, après la ménopause doit être proscrite. Par ailleurs, et notamment chez les femmes porteuses d’une mutation connue d’un gène BRCA, il existe des options thérapeutiques pour éviter l’apparition d’une tumeur maligne : ex : chimioprévention (type tamoxifène), mastectomie prophylactique (ablation chirurgicale d’un ou des deux seins), ovariectomie prophylactique (ablation chirurgicale des deux ovaires). Une fois qu’elle a assouvi tous ses désirs de reproduction, une femme peut décider d’opter pour ce dernier choix, en concertation avec son praticien traitant.

La chirurgie reconstructrice

Lorsque l’on parle du cancer du sein, il est impossible de ne pas aborder le cas de l’actrice Angelina Jolie qui avait opté pour une double ablation des seins pour prévenir un risque très élevé du cancer des seins et des ovaires. Cette décision n’est pas facile à prendre pour beaucoup de femmes, car comme le précise Rajaa Aghzadi, “le sein est l’organe de la vie, et les femmes qui ont recours à cette opération ne l’acceptent jamais vraiment, cependant il faut prendre conscience que ce geste peut sauver une vie”. La chirurgie reconstructrice, faut-il le rappeler, a fait d’énormes progrès. “Aujourd’hui, on propose aux femmes des traitements personnalisés, et Il existe deux types d’interventions : la mastectomie qui concerne 30% des femmes, ou la conservation de l’organe”. De plus, une technique très poussée appelée oncoplastie, alliant des techniques esthétiques et cartinologiques a vu le jour. “On traite à la fois le cancer et la forme du sein pour que ce dernier ait un galbe le plus normal et naturel possible. De plus, dans le passé, on touchait les ganglions ce qui pouvait avoir des répercussions sur le bras. Aujourd’hui, l’opération concerne le ganglion sentinelle”, précise Rajaa Aghzadi. De manière générale, les techniques chirurgicales sont de moins en moins agressives avec le minimum de séquelles. Elles restent, en outre, de plus en plus conservatrices. Le cancer du sein est un défi de santé majeur au Maroc. Des progrès significatifs sont en cours pour améliorer la prévention, le dépistage précoce et le traitement de la maladie. L’accès aux soins de santé et l’investissement dans l’infrastructure médicale sont toutefois essentiels pour lutter efficacement contre cette maladie dévastatrice.

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