Mars est un mois où la voix des femmes résonne avec une intensité particulière. Dans ce numéro de Femmes du Maroc, le mois de mars a une résonance particulière. D’un côté, il célèbre les femmes, ces battantes du quotidien, celles dont les histoires sont souvent tues mais dont l’impact est immense. De l’autre, il nous plonge dans l’essence du Ramadan, un mois de dépouillement, d’introspection et de rapport aux autres. Deux moments forts, qui, bien que distincts, se rejoignent dans un même élan : celui de la résilience et de la transformation.
Les femmes marocaines ne se contentent pas de briser des plafonds de verre, elles redéfinissent les contours de la société. Elles se battent, non seulement pour elles-mêmes, mais pour celles qui viendront après. Certaines révolutionnent des domaines traditionnellement masculins, d’autres transforment la douleur en engagement, et d’autres encore, bien que prisonnières d’un quotidien pesant, trouvent en elles une force insoupçonnée pour continuer d’avancer. Ce mois-ci, nous avons choisi de mettre en lumière ces héroïnes de l’ombre, non pas pour les plaindre, mais pour rendre hommage à leurs combats ; non pas sous l’angle de la victimation mais avec une énergie nouvelle : celle de l’impact concret, du changement en mouvement, du refus de l’immobilisme.
Ces femmes avancent, souvent à contre-courant, dans un monde où les inégalités, qu’elles soient économiques, sociales ou culturelles, continuent d’ériger des barrières. Qu’il s’agisse d’une mère célibataire luttant pour assurer l’avenir de ses enfants, d’une femme brisant les stéréotypes dans un secteur masculin, ou d’une épouse qui refuse le silence face aux violences conjugales, chacune, à sa manière, aspire à une existence où elle pourra vivre dignement, librement, sans entraves ni compromis.
Ce mois de mars qui coïncide avec un mois haut en spiritualité incite à se recentrer sur l’essentiel, à s’interroger sur le rapport aux autres, la capacité à faire communauté, et nous invite aussi à repenser notre rapport à la justice sociale, à la place des plus vulnérables, parmi lesquels trop de femmes continuent d’être marginalisées.
Ce mois sacré est justement un moment où la solidarité prend tout son sens. Une solidarité qui ne se limite pas aux souffrances visibles mais s’intéresse également aux fardeaux invisibles, particulièrement ceux assumés par les femmes, que ce soit dans la sphère privée ou dans l’espace public.
Que ce mois soit donc un double éveil : celui du corps qui se déleste, et celui de l’esprit qui s’élargit.