On ne va pas se mentir…

Il est nécessaire de trouver des règles qui conviennent à tous et qui mettent fin à la schizophrénie banalisée.

C’est un mois d’avril qui coïncide avec Ramadan, mois sacré chez les Musulmans. Nous mettrons donc les mensonges et les farces de côté pour nous dire la vérité en face.
Mois de piété, d’oubli de soi, de connexion avec Dieu, de partage, de solidarité… Ramadan est un mois à forte charge religieuse et spirituelle devenu, paradoxalement, le mois où les contradictions culminent et où les excès de toutes sortes sont exacerbés.
Il y a bien sûr un paradoxe qui trône en tête de liste: la surconsommation. Pour résumer, pendant le mois de Ramadan, les Marocains achètent plus de nourriture qu’il n’en faut, en consomment beaucoup et en jettent beaucoup trop, défiant toute consigne de retenue et de modération.
Si l’esprit de ce mois encourage le partage, la solidarité et la générosité, les consommateurs déchainés produisent indirectement des conséquences qui vont à l’encontre de ces valeurs. Les capacités financières des familles flanchent sous le poids des augmentations significatives des prix des produits alimentaires, provoquées, elles-mêmes, par une hausse de la demande et par l’appétit des intermédiaires qui atteint son apogée face à une telle frénésie consommatrice.

On consomme à outrance, bouleversant, le temps d’un mois, tous les équilibres. On consomme au détriment de son portefeuille et aux dépens de sa santé et de son bien-être.
Les paradoxes ne manquent pas. Ramadan est censé être un mois de recueillement et de prière, mais il peut également être marqué par une forte demande sociale de célébration et de divertissement : traiteurs, orchestres, danseuses et autres métiers liés à la fête et au divertissement peuvent en témoigner au vu de l’augmentation notable de la demande sur leurs services pendant le mois de Ramadan.

Par ailleurs, et selon de nombreux constats sur le terrain (voir Dossier du mois), un grand nombre de jeûneurs est complètement décomplexé par rapport à la consommation de drogues et s’adonnent à cœur joie aux paris et aux jeux de hasard. Mais l’alcool qui, dans la religion musulmane fait partie de la même sphère d’interdiction, est banni.

À l’opposé de ces laxismes déculpabilisés – malgré les préceptes religieux clairs et évidents-, les Marocains restent pour leur majorité rigide par rapport à deux sujets de débats récurrents pendant le mois de Ramadan : la liberté de dé-jeûner en public et le nécessaire camouflage du corps et des attraits féminins.

Il y a pour le premier point cette grande question de l’article 222 décrié par de nombreux militants, et pour le second, cette obligation tacite pour les femmes de se défaire de leur féminité afin de permettre aux hommes de “jeûner” sereinement.
Autant de paradoxes et de tensions qui ne sont que de simples manifestations des grands changements que connaissent nos sociétés ; des divergences qui se créent entre les classes sociales ou générationnelles ; des différences de référentiels, des nouvelles attentes de nos jeunes et de la nécessité de plus en plus pressante de trouver des règles qui conviennent à tous et qui mettent fin à cette schizophrénie banalisée.

Ramadan Karim et Et Aid Moubarak Said. 

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