Que pourriez-vous nous dire sur votre parcours ?
Mon parcours dans le golf a commencé en 2000, lorsque j’ai intégré le comité du Royal Golf Anfa Mohammedia. Ma mission principale était de développer le golf féminin, ce qui était encore un domaine peu structuré à l’époque. J’ai tout de suite compris l’importance de mobiliser les femmes autour d’événements marquants. Nous avons commencé par organiser le tournoi du 8 mars, coïncidant avec la Journée internationale des droits des femmes. Cet événement a été un premier pas pour encourager les femmes non seulement à jouer, mais aussi à participer à des compétitions, ce qui n’était pas encore une habitude bien ancrée.
Par la suite, mon engagement a évolué, notamment lorsque j’ai intégré la Fédération Royale Marocaine de Golf (FRMG). Mon rôle s’est amplifié, avec un focus constant sur la promotion du golf féminin à travers le Royaume. Sous la Présidence de Son Altesse Royale Le Prince Moulay Rachid, la Fédération Royale Marocaine de golf, a travers sa commission féminince a développé des initiatives pour élargir la base de joueuses, en commençant par des Journées Portes Ouvertes et des Initiations destinées à rendre ce sport accessible et convivial. Ces initiatives ont progressivement évolué vers des compétitions amicales, puis des compétitions officielles, permettant à de nombreuses femmes de se familiariser avec l’aspect compétitif du golf.
Sur le plan personnel, j’ai eu le privilège de représenter le Maroc en tant qu’amatrice dans plusieurs tournois internationaux, remportant même quelques titres. Ces expériences m’ont permis de comprendre les exigences du haut niveau et d’apporter un soutien adapté aux joueuses marocaines qui aspirent à briller sur la scène internationale. Ce parcours, qui combine mon engagement institutionnel et ma pratique personnelle, continue de m’animer chaque jour, car je vois les résultats concrets de notre travail à travers la progression des golfeuses marocaines.
Vous êtes actuellement présidente de la Commission féminine de la FRMG et Capitaine d’équipe. Pourriez-vous nous parler des joueuses marocaines ?
Le cadre sportif marocain offre un environnement propice à l’épanouissement des golfeuses. Des structures dédiées et un soutien institutionnel fort encouragent les femmes à s’investir pleinement dans ce sport. Des figures emblématiques comme Maha Haddioui, double représentante du Maroc aux Jeux olympiques, et Inès Laklalech, première Marocaine à remporter une étape du Ladies European Tour en 2022, servent de modèles inspirants pour la nouvelle génération. Leurs succès dynamisent le golf féminin national et incitent de nombreuses jeunes à suivre leurs traces.
La relève est également prometteuse, avec des talents tels que Sofia Cherif Essakali, qui, à seulement 13 ans, a réussi l’exploit de passer le cut lors de la Coupe Lalla Meryem, une performance remarquable pour son âge. De plus, des joueuses comme Rim Imni et Nadia Sanz Ouazzani continuent de représenter fièrement le Maroc lors de compétitions prestigieuses comme le All Africa Challenge Trophy. Cette dynamique positive reflète les efforts constants déployés pour promouvoir et développer le golf féminin au Maroc.
Comment voyez-vous l’évolution des golfeuses marocaines au niveau continental et international ?
L’évolution des golfeuses marocaines sur la scène continentale et internationale est très encourageante. Lors des compétitions panarabes, nos joueuses se sont imposées à plusieurs reprises, prouvant qu’elles comptent parmi les meilleures de la région. Sur le continent africain, elles ont également réalisé des avancées significatives, notamment lors du All Africa Challenge Trophy. Ce tournoi, qui rassemble les meilleures joueuses africaines, a longtemps été dominé par les Sud-Africaines, tant en individuel qu’en équipe.
En 2022, cependant, nos golfeuses ont marqué un tournant historique en Tanzanie en décrochant la première place en individuel et la deuxième en équipe. C’était une grande fierté de voir le Maroc rivaliser avec les meilleures équipes du continent et s’affirmer sur la scène africaine. Ces résultats montrent que nous progressons d’année en année. Pour cette édition 2024, nous espérons non seulement répéter cet exploit, mais aussi atteindre la première place en individuel et en équipe. Ce serait une reconnaissance méritée pour le travail acharné des joueuses et de l’ensemble des structures qui les soutiennent.
L’un des objectifs du tournoi est de promouvoir les jeunes talents. Selon vous, en quoi cette compétition peut-elle inspirer davantage de jeunes filles à s’investir dans le golf, notamment dans les pays où ce sport est peu développé ?
Le All Africa Challenge Trophy joue un rôle central dans l’inspiration des jeunes talents. D’une part, le format de la compétition, qui repose sur une sélection rigoureuse, motive les jeunes joueuses à se surpasser pour être parmi les trois représentantes de leur pays. Ce processus de sélection crée une émulation saine et encourage les efforts constants. Au Maroc, nous disposons aujourd’hui d’une pépinière de jeunes joueuses prometteuses, soutenues par la Fédération Royale Marocaine de Golf sous la présidence de Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid. La Fédération ne se contente pas que de suivre leurs formations dans les clubs ; elle organise des regroupements et des entraînements spécifiques pour les préparer aux compétitions internationales. Cet accompagnement montre aux jeunes filles qu’avec de la persévérance, elles peuvent prétendre à une place parmi l’élite. Dans les pays où le golf est encore peu développé, ce type de tournoi démontre que le golf peut être une discipline accessible et valorisante pour les femmes. Il suffit parfois d’un exemple ou d’un modèle pour inspirer une nouvelle génération. Voir des joueuses marocaines réussir à ce niveau donne envie à d’autres jeunes filles, non seulement au Maroc, mais aussi ailleurs en Afrique, de suivre ce chemin.
Avec une participation de 20 nations, quels sont vos espoirs pour l’équipe marocaine et les impacts que vous espérez à long terme sur le golf féminin au Maroc ?
Avec 20 nations participantes, nos espoirs pour l’équipe marocaine sont ambitieux. Nous visons bien sûr la première place, aussi bien en individuel qu’en équipe. C’est un objectif qui reflète le niveau actuel de nos joueuses et leur détermination à faire briller le Maroc sur la scène internationale.
À plus long terme, ce tournoi peut avoir un impact important sur le développement du golf féminin au Maroc. Chaque succès contribue à renforcer l’image du pays comme une nation de golf, ce qui attire non seulement des joueuses, mais aussi des institutions et des partenaires désireux de participer à cette dynamique. En voyant nos joueuses hisser le drapeau marocain et entendre parler du Maroc dans les grandes compétitions, de plus en plus de jeunes talents seront motivés à s’investir dans ce sport. Ce cercle vertueux peut transformer le golf féminin marocain et le hisser parmi les références internationales dans les années à venir.
Le All Africa Challenge Trophy participe également au rayonnement touristique et culturel du Maroc. En accueillant des joueuses et des délégations de 20 pays, cet événement met en valeur nos infrastructures, notre hospitalité, ainsi que la richesse de notre patrimoine. Il contribue ainsi à positionner le Maroc comme une destination privilégiée pour le tourisme sportif et culturel à l’échelle internationale.