Dans l’Antiquité, le physicien Galien avait déjà mené sa petite enquête. La conclusion de ses recherches était que « tous les animaux sont tristes après le coït sauf la femme et le coq ». Quelques milliers d’années plus tard, le sujet passionne toujours autant les scientifiques. En dignes héritiers du célèbre Grec, les chercheurs de l’université de Queensland aux Etats-Unis ont mené une étude portant sur 230 femmes de 18 à 55 ans et actives sexuellement. Selon cette étude, dont les résultats ont été publiés dans le Journal of Sexual Medicine,46% des femmes sondées ont déjà souffert du Post Coital Dysphoria (PCD) ou blues post-coïtal au moins une fois dans leur vie. Ce malaise se traduit par un sentiment de tristesse, des pleurs voire de l’anxiété et de l’agressivité.
Et les hommes ? Une étude réalisée précédemment dans différents pays avait montré que les hommes souffraient aussi du PCD mais dans une moindre mesure et de manière différente. Chez les femmes, ce syndrome se manifeste par un sentiment de vulnérabilité après le coït, alors que les hommes sont plutôt irrités et éprouvent même de la répulsion pour leur partenaire. Selon le responsable de l’étude, cette différence s’explique par nos fonctions évolutives respectives : les hommes sont dans une logique d’accouplement à court terme et évitent de s’engager. En revanche, l’angoisse de séparation post coïtale ressentie par la femme la motive à rechercher un engagement à long terme avec le partenaire pour protéger sa progéniture. Le scientifique suggère une autre explication : « Pendant le rapport sexuel, le fait de s’abandonner jusqu’à se perdre soi-même terrifie certaines femmes. » Notre instinct nous le dicte : une femme enfante et vit dans la crainte tandis qu’un homme jouit et protège.