Le burn-out parental : et si on en parlait ?

Chaque femme grandit avec une vision idéalisée de la maternité. Or la réalité est tout autre. Fatiguées, épuisées, au bout du rouleau, beaucoup trop de mères ont un jour ressenti ce sentiment, se trouvant au final au bord d’un burn-out parental. Décryptage et conseils avec Kenza Jai Hokimi, psychothérapeute spécialiste dans le développement de l’enfant, de l’adolescent et de la famille.
Kenza Jai Hokimi

Qu’est-ce que le burn-out parental ?

C’est un stress chronique qui se traduit par un épuisement en lien direct avec le rôle de parent. Il se manifeste au niveau émotionnel par la sensation de “trop plein” ainsi que par une grosse fatigue au niveau cognitif où la personne n’arrive quasiment plus à répondre aux demandes de sollicitation de l’enfant. C’est ainsi que le moindre petit effort du quotidien devient bien difficile. Le parent est comme coupé de son énergie vitale. Il n’en peut plus d’être parent. Il arrive à saturation. Alors que les enfants peuvent représenter une source intarissable de bonheur et d’épanouissement pour les parents, ils peuvent être aussi source de stress et de grandes frustrations. Débordés par leur responsabilité, les parents craquent !

Quels sont les facteurs de risques et les signes avant-coureurs qui doivent alerter ?

Il n’y a pas de profil type. Tout parent peut tomber dans un burn-out. Néanmoins, certains contextes peuvent les fragiliser. Parmi ceux-ci, les naissances rapprochées, de jumeaux ou de triplés mais aussi les grossesses difficiles ou encore les conflits dans le couple. À mon sens, les personnes les plus à risque sont les parents perfectionnistes à tous les niveaux. Sur-impliqués dans l’éducation de leur enfant, ces “hyper parents” veulent tellement bien faire qu’ils en deviennent surprotecteurs. Dès le moindre problème, ils sont prêts à voler au secours de leurs petits et font tout à leur place. Pourtant, né d’une intention louable, ce comportement est néfaste pour l’enfant qui a besoin de se construire et de commettre des erreurs pour mieux avancer. Aussi, à force d’être omniprésents, ces parents peuvent s’engouffrer dans cette spirale infernale du burn-out. En plus, cet enfant surprotégé arrivera à l’adolescence avec certainement une relation compliquée avec ses parents… Vous savez, être parent, ça s’apprend. Le regard extérieur d’un professionnel peut ainsi être bénéfique. Les échecs et les déceptions sont inévitables. Aussi, travaillons dessus pour limiter la charge mentale qui est déjà assez lourde !

Les symptômes sont-ils différents entre la mère et le père ?

La perte de sang-froid, l’épuisement physique, la sensation d’être saturée de tout, le manque de sommeil, l’affaiblissement de son estime de soi, le désespoir, le repli sur soi, l’amaigrissement ou la prise de poids sont autant de symptômes chez une mère souffrant de burn-out parental. Mais les signes sont nombreux. On peut rajouter à cette longue liste des attaques de panique avec une impression de perte de contrôle, mais aussi une folle envie de fuir que ce soit en voyageant ou en enchaînant les séries télé, un fort désintérêt de sa vie de couple et une perte d’épanouissement dans son rôle de parent. Une mère au bord d’une dépression qui a pompé toutes ses réserves d’énergie pour continuer coûte que coûte cette course effrénée, ne se voit pas sombrer. Ce sont souvent ses amies ou sa famille qui lui en font prendre conscience.

Quant aux pères, ils peuvent souffrir des mêmes symptômes. Sentiment de perte de contrôle, stress, fatigue physique et charge mentale, … les jeunes papas peuvent très bien être dépassés et ne plus arriver à jongler entre leur vie professionnelle et leur vie de famille. Ils ont l’impression que tout leur échappe. Une culpabilité silencieuse et croissante s’installe ainsi jusqu’à les ronger. Car les hommes ont davantage tendance à intérioriser leur malaise voire leur dépression qui pourrait à terme se manifester pour certains sous forme d’addiction à l’alcool, aux drogues ou aux jeux. Perdant le contrôle, certains peuvent également devenir violents envers leur enfant. Ne se reconnaissant plus dans leur rôle de père tant rêvé, beaucoup souffrant de burn-out, préfèreront fuir la maison, source de stress pour eux. Mais que ce soit un père ou une mère en burn-out, il est crucial de libérer la parole et de CON-SUL-TER. Car si on ne peut pas démissionner de son rôle de parent, on peut accepter de trouver des ressources et des solutions.

Les mères sont-elles davantage touchées ?

La société exerce une pression considérable sur les mères comme si la parentalité restait encore un rôle social purement féminin. Néanmoins, nous avons vécu une mutation sans précédent depuis la pandémie de Covid-19. De plus en plus d’hommes consultent aujourd’hui pour être soutenu dans leur rôle de père. Les hommes participent davantage à contribuer à créer une nouvelle dynamique familiale. Car rien ne nourrit un parent davantage que la qualité de la relation et l’épanouissement de ses enfants. Je rajouterai un autre point important : les réseaux sociaux, générateurs de stress et déclencheurs de burn-out. À force de cultiver une fausse image de la perfection sur le net, les parents ont l’impression d’être les seuls à rencontrer des difficultés… Alors que c’est faux. Complètement faux !

Comment s’en sortir ?

Pour surmonter un burn-out parental, il faut déjà accepter de ne pas être un parent parfait. Et, comme on l’a dit précédemment, ce n’est pas simple ! Il faut parvenir à se détacher du regard de la société. Donnez-vous le droit d’être énervée, en colère ou fatiguée. Ces sentiments sont communs à toutes les mères et tous les pères. Pour guérir et se libérer de la charge mentale, acceptez également de lâcher prise et de déléguer certaines tâches à vos proches, amis ou à votre mari. Un couple, c’est fait pour s’entraider ! Il est important que vous vous trouviez du temps de répit pour surmonter cette période difficile. Profitez-en pour dormir, déstresser, sortir, faire une activité physique ou parler à une oreille bienveillante qui ne vous jugera pas. Je vous recommanderai fortement de consulter un professionnel qui vous accompagnera à trouver les causes de votre mal-être ainsi que des solutions pour vous relever. Mais le burn-out, ce n’est pas que du négatif ! Dites-vous que c’est également l’occasion de mieux vous comprendre pour mieux vivre et mieux être ! Vous pouvez notamment apprendre à réguler vos émotions et diminuer tous les facteurs de risques pour augmenter vos ressources internes. Aussi, vous pouvez en ressortir plus fort !

Mais comment éviter d’en arriver jusqu’au burn out parental ?

Quand la fatigue mine le parent, et le cloue au lit, ce sont les premiers signes de l’épuisement parental. Le premier objectif est de retrouver toute son énergie en dormant mieux et en faisant une activité physique quotidienne. Il est primordial d’apprendre à évacuer ses angoisses. La psychothérapie est aussi un formidable outil permettant aux patients d’identifier ses limites. Il est capital de créer les conditions nécessaires pour mieux être dans son rôle de parent.

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Faites la différence entre la dépression post-partum et le burn out parental

Le burn out parental est un syndrome de détresse intense lié à la parentalité et qui se manifeste par un épuisement physique et émotionnel, un désengagement affectif et un sentiment de perte d’efficacité en tant que parent, alors que la dépression post partum peut survenir à tout moment, pendant l’année suivant la naissance du bébé et est principalement due aux bouleversements hormonaux.

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