Dimanche 3 septembre, alors que l’équipe de football nationale iranienne se préparait à jouer un match contre la Syrie le 5, les supportrices, jusqu’alors interdites de match, ont eu l’heureuse surprise de parvenir à acheter des tickets en allant sur le site proposant des billets à la vente et en cochant l’option « femme ». Les twitteuses en ont informé d’autres sur le réseau et la nouvelle s’est rapidement répandue. Mais une heure après à peine, la Fédération iranienne de football a fait savoir qu’il s’agissait d’une erreur technique. « En raison de l’absence de l’espace réservé aux femmes dans le stade, le prix des billets achetés sera versé sur le compte de l’acheteuse », avait-elle ajouté. En Iran, aucune loi n’interdit aux femmes de se rendre dans les stades mais les autorités iraniennes invoquent « l’ambiance dans les stades – les propos vulgaires et les injures notamment » pour s’y opposer. Finalement, deux femmes ont quand même pu assister au match. Ce sont deux parlementaires qui ont obtenu une autorisation spéciale de la part du ministère des Sports. Une présence qui en a encouragé certains à s’exprimer, comme ce présentateur de la télévision d’Etat qui en a profité pour afficher face caméra son soutien aux supportrices. Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent en Iran, et notamment celles de joueurs, contre cette pratique discriminatoire. Le capitaine de l’équipe nationale, Masoud Shojaie, a d’ailleurs déclaré : « Je pense que si cela se fait, nous aurons besoin d’un stade de 200 000 personnes, contre 100 000 aujourd’hui. Parce que les supportrices seront nombreuses à assister aux matchs ». Le ministre des Sports commence à envisager de faire un premier pas : « Nous allons essayer de préparer le terrain pour la présence de familles dans les stades, par la voie de la consultation et de la coordination ».