En ce jour du 8 mars, le monde fête la femme. On est toutes contentes de recevoir des fleurs de nos patrons, des cadeaux de nos hommes ou des cartes de nos proches masculins. Même les plus grandes entreprises, tous secteurs confondus, affichent des publicités qui mettent la femme à l’honneur sur des panneaux géants. Tout est parfait pour nous en ce 8 mars, seul jour de l’année où la gente masculine veut bien nous céder les droits qu’on nous refuse pendant les autres 364 jours.
Officialisée par les Nations unies il y a quarante ans, la Journée internationale des femmes est loin d’avoir réussi son pari. L’émancipation de la femme rime avec indépendance financière. Elle est souvent la condition nécessaire mais pas suffisante pour jouir pleinement de ses droits. Sur ce plan ainsi que sur beaucoup d’autres, l’égalité avec la gente masculine est utopique dans beaucoup de pays. En effet, quand la moyenne mondiale de l’activité des hommes s’élève à 80%, celle des femmes n’est que de 54 %. Et d’après le World Economic Forum, l’égalité de traitement entre les hommes et les femmes ne pourra avoir lieu qu’en 2186 si l’on continue à ce rythme !
Alors, doit-on arrêter de fêter cette journée tant décriée ? Bien sûr que non !
Il faut continuer à rendre hommage à ces femmes ordinaires qui ont fait l’histoire depuis l’antiquité grecque quand Lysistrata avait lancé une grève sexuelle contre les hommes et jusqu’à aujourd’hui en Arabie Saoudite où les femmes réclament simplement le droit de pouvoir conduire leur propre voiture. Ensuite, parce que cette journée est une très bonne occasion de faire un bilan des acquis de l’année écoulée.
Sur ce point, il faut reconnaître avec amertume que 2016 fut une année catastrophique pour les femmes : Donald Trump, nouveau président des États-Unis, est un misogyne notoire, Daech poursuit son entreprise d’oppression des femmes en Irak et en Syrie et les pays du Moyen-Orient continuent à leur refuser le minimum de droits.
Que souhaiter pour 2017 ? Agir. Montrer encore plus de force et de compétence dans notre milieu professionnel, réclamer plus de visibilité dans les medias et exiger de l’éducation nationale plus de sensibilisation aux droits des femmes pour les générations futures. Grâce au souverain, le nouveau code de la famille fut une révolution. Le chemin à parcourir est encore long avant d’atteindre l’égalité parfaite entre les deux sexes. Alors crions-le haut et fort mais tous les jours : femmes du monde, femmes du Maroc, unissez-vous !