"Nous tous, nous sommes l'Allemagne ! Nous, les démocrates, qui sommes marqués si différemment politiquement, culturellement et religieusement", a lancé le président de la république, Joachim Gauck, sur une tribune érigée devant la Porte de Brandebourg.
L'Allemagne est "devenue plus diverse au niveau religieux, culturel et dans les mentalités grâce à l'immigration", a souligné ce pasteur protestant originaire de l'ex-RDA communiste, très respecté en Allemagne. Ceci "contribue au succès (du) pays et le rend plus intéressant et aimable", selon lui.
Angela Merkel, présente en Première ligne de cette marche symbolique était déjà montée au créneau la veille en déclarant que l'islam faisait partie de l'Allemagne. Elle disait souhaiter que ce rassemblement envoie "un signal très fort (…) pour la cohabitation paisible des différentes religions".
Plusieurs de ses ministres, les présidents des groupes parlementaires du Bundestag, des responsables syndicaux, politiques ou associatifs participaient aussi au rassemblement.
Face à la foule cosmopolite, les responsables musulmans à l'origine de cette initiative baptisée "Rester ensemble – à visage découvert" ont déposé une couronne de fleurs blanches portant l'inscription "Terrorisme: pas en notre nom" devant l'ambassade de France voisine.
Les juifs d'Allemagne soutiennent leurs compatriotes musulmans
Le vice-président du Conseil central des Juifs en Allemagne, Abraham Lehrer, a "fermement et totalement condamné les actes de vengeance, notamment les agressions contre les mosquées". Il s'est aussi alarmé de la "radicalisation toujours plus forte au sein de l'islam" et du départ vers Israël "d'un nombre croissant de Juifs français".
M. Lehrer a témoigné de son "profond respect" pour Lassana Bathily, employé du magasin Hyper Cacher de Paris dont quatre clients juifs ont été assassinés vendredi. D'origine malienne et musulman pratiquant, M. Bathily avait aidé des clients paniqués à se dissimuler dans la chambre froide de la supérette pendant la prise d'otages.
"Pour lui il ne s'agissait pas de religion. Il s'agissait de gens. C'est, et cela demeure, notre ligne directrice !", a insisté Abraham Lehrer.