Edito : 2013… est-il permis d’espérer?

Il y a quelques jours, l'idée de prendre le tramway pour me rendre au bureau m'a traversé l'esprit. Du coup, il fallait renoncer à être féminine et troquer ma jupe courte et mes talons hauts contre un pantalon et un manteau long... J'ai opté sans trop hésiter pour la voiture et la jupe courte ! Manque de courage ? Résignation ? J'en suis venue à me poser la question lorsque, le lendemain, a eu lieu la manifestation de Rabat regroupant 1.000 femmes et des hommes, tous unis contre la violence commise à l'égard de ce que l'on nomme communément...

le sexe faible. Durant cette poignante après-midi, des femmes de tous âges ayant été violées se sont confiées à nous, le visage découvert devant l’objectif de notre photographe. Nous racontons ici leur souffrance et leur combat.

Dans le monde entier, les femmes sont victimes de violence. Mais plus encore dans nos sociétés arabo-musulmanes où le simple fait de marcher habillée à son goût dans la rue peut être une épreuve et devenir un vrai acte de militantisme. Pourquoi un tel manque de respect à notre égard, nous, les filles et les femmes de ce pays qui assurons la filiation, qui transmettons la vie et de ce fait, l’amour ? Pourquoi faut-il à chaque fois, dans l’espace public, supporter les propos vulgaires d’hommes qui se permettent de nous juger incorrectes ? Pourquoi faut-il craindre d’être la proie d’attouchements parce qu’on nous associe à des filles faciles ? Pourquoi faut-il, en fonction du quartier où l’on décide d’aller, changer de tenue, troquer son jean moulant contre un pantalon difforme ou une djellaba ; histoire de ne pas attirer les regards, le désir? N’est-ce pas une forme de schizophrénie que de devoir changer d’allure, de mettre un masque sans cesse différent selon les personnes à croiser, les lieux où se rendre ?

Le corps de la femme attire, dérange, et suscite autant d’amour que de violence.

La semaine dernière, j’ai été éblouie par le courage de Fatym Layachi qui, dans le film “Femme écrite” de Lahcen Zinoun, dévoile son corps sans gêne, sans tabou et sans tenir compte du qu’en-dira-t-on ! Et pourtant, comme nous toutes, elle a aussi sa pudeur et ses complexes ; c’est ce qu’elle nous confie dans ce numéro. Mais en véritable artiste, elle arrive à transcender tout cela, au nom de ses convictions personnelles, d’une forme de fidélité à son être, et de son amour pour l’esthétique.

Face à tous ces paradoxes, nous avons posé à quatre étudiants la question de la nudité et de la sexualité ; ils nous ont fait part de leurs avis et de leurs expériences. Tout fraîchement sortis du lycée, ils ont pointé du doigt le système éducatif qui ne leur avait rien enseigné. L’un d’eux a même lancé qu’il ne croyait pas possible de remédier à cela dans un pays gouverné par le PJD et dont les principales chaînes de télévision
étaient 2M et la RTM.

Une nouvelle année commence. Nous la voudrions associée à la tolérance, au respect de l’autre et à la dignité. L’espoir est-il permis ?

Alors qu’aux États-Unis et en Europe, le féminisme 4.0, également connu sous le nom de cyberféminisme ou féminisme du hashtag,
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