Ibticem Larbi : “Je crée des histoires loin des clichés et où la femme (maghrébine) a toute sa place”

Les créations d’Ibticem Larbi sont peuplées de femmes puissantes et de personnages de notre temps. À travers les histoires qu’elle livre, l’illustratrice combat les stéréotypes et les clichés contre les femmes musulmanes et maghrébines.
Parlez-moi de votre parcours et de vos aspirations ?
J’ai d’abord commencé par des études de designer (textiles, objets, espaces et graphismes) puis je me suis orientée vers du design graphique avant de revenir vers ce qui m’a toujours passionné, l’illustration et la BD. Ce que j’aime dans ma pratique c’est de pouvoir créer un espace qui témoigne de notre époque, comme un journal intime ouvert où chacun*e pourra voir où lire quelque chose qui résonnera avec ce qu’elle/il vit ou ressent, au passé ou au présent.
 
 
Comment pourriez-vous décrire votre univers ?
j’aime bercer mes images dans un univers très poétique qui flirte avec l’étrange tout en y partageant des clins d’œil et références à mes inspirations, à la culture qui a nourri mon art jusqu’à aujourd’hui. Je suis toujours accompagnée de musique pendant que je dessine et dans mon quotidien, je lis et regarde toujours quelque chose donc, tout naturellement ça nourrit ce que je fais et ça apporte à l’ambiance général que je veux donner dans mes images que ce soit par le texte, le découpage ou les scènes.
 
Quels sont vos sujets de prédilection ?
je n’ai pas de sujets de prédilections en particuliers mais ce qui est récurrent dans mon travail c’est la représentation des femmes dans notre époque contemporaine et surtout des femmes de la diaspora. Comme je m’inspire de ma vie au quotidien, de mes expériences et de celles de mes proches, des gens que je rencontre, on peut facilement retrouver ce pattern. D’autant plus qu’on voit très rarement de femmes (de diaspora) dans le monde de la BD et de illustration, ou alors c’est souvent dans des contextes clichés, lourds, vus et revus. Je veux parler de femmes comme nous, créer des histoires où l’on n’a pas juste envie d’être à la place du personnage principal, mais de se sentir comme elle parce qu’on partage plus ou moins les mêmes codes et parce que l’histoire est sympa.
 
Quelle illustratrice ou bédéiste vous inspire ou vous a influencée ?
j’ai été (et le suis encore) très influencé par l’univers de la mode donc c’est déjà très jeune que j’ai été inspirée par des mangakas qui on eu cette même sensibilité comme Moyoco Anno et Ai  Yazawa -pour ne citer q’elles- mais aussi par les univers très travaillés des costumes et des ambiances qu’on retrouve dans les jeux vidéos. En ce qui concerne les histoires et ambiances Kentaro Miura, Yoshiaki Kawajiri, Suehiro Maruo, Atsushi Okubo et beaucoup d’autres (ces 4 la sont des hommes).
 
Quels sont vos aspirations ou projet pour l’avenir ?
je veux continuer de créer des images qui parlent aux gens. Même si c’est parfois absurde, on peut toujours se projeter dans ce que je propose. Des fois ça passe par des vêtements, des objets ou des relations, des échanges entre les personnages, des questionnements. Pouvoir offrir une histoire qui transportera son lecteur ne serait-ce qu’un instant.
 
 
Que vous a apportée la résidence Hiba ?
La résidence apporte beaucoup dans notre façon de travailler. Le métier de bedeistes/d’illustratrices et normalement très solitaire donc pouvoir se retrouver pendant une courte période intense avec d’autres artistes permet de prendre du recul sur son travail, avoir le regard des autres et apporter le sien. Ça nous permet aussi beaucoup d’échanger et ça nourrit notre travail et nos histoires.
 
Quelle sera votre empreinte dans le projet final ?
J’ai voulu apporter une vision du thème très ouverte et lisible sur plusieurs degré pour ne pas enfermer le lecteur dans une lecture unique. J’y parle de liens avec l’espace, les lieux, le temps, les gens, les objets, etc. Et selon ses propres expériences elles/ils pourront y lire ce qui leur évoquera leur propres histoires.
 
 
Que vous a apporté cette confrontation/émulation et cette rencontre entre des illustratrices du Maroc et d’ailleurs  ?
Pouvoir se retrouver entre « marocains d’ici et d’ailleurs » a permis beaucoup de réflexion personnelle et d’introspection sur notre identité. Certains n’on connu le Maroc que sous un spectre familial ou de repos/vacances, d’autres détiennent plusieurs origines, pour ma part je suis maroco-tunisienne et je vis en Europe donc cette résidence m’a donné un espace où j’ai pu nourrir mon identité marocaine et comprendre d’où venez certaines de mes influences en discutants avec les résidents.es surtout niveau culture musicale et cinématographique. Beaucoup de nous partagent un grand attrait pour le cinéma d’horreur, le rock, le métal alors qu’on a l’impression d’être très peu de l’autre côté.
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