Asmaa Lamrabet : “On confond souvent virilité et masculinité”

Dans cette interview; Asmaa Lamrabet, médecin et théologienne, auteure de plusieurs ouvrages, nous parle de la masculinité positive.

Dr Asmaa Lamrabet, médecin et théologienne, auteure de plusieurs ouvrages, qui aborde la question de la Femme dans le texte sacré, ainsi que l’image de la femme musulmane, en terre d’Islam et en Occident nous parle de la masculinité positive. 

Que signifie pour vous la masculinité positive, en deux trois mots ?

Il faut parler de masculinité au pluriel, car il y a plusieurs types de masculinité. La masculinité positive est le contraire de la masculinité toxique. Quelques fois, ou souvent d’ailleurs, on confond, virilité et masculinité. Ces deux concepts sont parfois flous dans l’esprit de beaucoup de gens. Or, la virilité est une notion toxique, qui ne reflète pas du tout le sens de « la Roujoula ». Laquelle représente un trait de caractère qu’on peut retrouver aussi bien chez des hommes ou des femmes. Dans le contexte marocain, on peut qualifier une femme de (Rajel) homme, pour signifier qu’elle est capable. Donc, in ne s’agit nullement de supériorité. Mais, plus d’une éthique relationnelle entre hommes et femmes.

Cette notion de virilité, comme d’autres préjugés sexistes, trouverait source dans le texte sacré, dit-on. Partant, l’Islam, entraverait l’émancipation des femmes. Quel est le vrai du faux ? 

La « Quiwama » dans le verset « Anissaô Quawamouna äla Anissaa », sourate an-Nisaa veut tout simplement dire, dans le contexte de l’époque, que l’homme prend en charge, assume, matériellement.

En Islam, rien ne peut aller dans le sens de la supériorité des hommes sur les femmes.

La supériorité évoquée dans le texte sacré invoque la notion de « Attakwa » qu’on peut interpréter par l’éthique, la rigueur…Donc, ce n’est pas l’Islam qui opprime les femmes mais les différentes interprétations et dispositions juridiques qui n’ont pas été réformées et que se sont transformées en lois religieuses, que d’aucuns pensent immuables. Il y a également les coutumes, « Al Örf », qui prennent malheureusement le dessus.

Donc, on peut conclure que l’Islam est loin de ces interprétations obscurantistes et que le Coran serait en parfait harmonie avec l’esprit de masculinité positive ?

Absolument. Certaines interprétations classiques, marquées par un contexte social et culturel se sont construites, à l’encontre du texte sacré. Alors que le Coran est porteur d’une vision plus égalitaire et ouverte. Le Prophète Mohammed (SAS) est le prototype de la masculinité positive. Il était anti-norme, à plus d’un titre.

Son mariage avec Khadija, alors qu’elle était plus âgée que lui.  Le fait que ce soit elle qui ait fait la demande, qu’elle soit plus aisée que lui, etc. C’est exactement le contraire de la masculinité toxique. Dans la sphère privée, le Prophète contribuait aux tâches domestiques, il était à l’écoute et concertait ses épouses. La raison, la liberté et la justice sont les valeurs qui fondent la foi musulmane. Et le prophète en était l’incarnation vivante. 

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