Un mars au goût amer

“Les mêmes traitements dégradants Envers la femme prévalent dans toutes les classes sociales.”

Mars 2018…

Le 8, la femme est fêtée, célébrée, portée aux nues… Elle est la star “adulée” dont on vante les mérites et le succès dans les colonnes des journaux et dans les émissions télévisées. Au travail, elle reçoit cadeaux, fleurs et présents… Les discours versent dans la même veine : le Maroc est entièrement et totalement acquis à la cause des femmes et à leurs droits… pendant cette journée.

Au cours de ce même mois, à Dcheira, dans la région d’Agadir, une femme est agressée par son mari dans l’espace public et en plein jour. Les images de la vidéo qui a circulé depuis montrent des badauds restés de marbre devant cette scène atroce, se contentant de filmer au lieu de secourir la malheureuse. Personne ne bouge le petit doigt !

Une autre scène, tout aussi violente, a eu lieu au cours du même mois. Cette fois-ci, il s’agit d’une tentative de viol perpétrée par un jeune homme sur une mineure. Un autre lascar filme cette odieuse agression, et la victime qui crie et supplie : “Est-ce que tu n’as pas de sœur ?” bouleverse les internautes. Le coupable est rapidement appréhendé. Et le comble dans cette histoire et que le violeur, ce petit monstre, est défendu par des parents apeurés qui le qualifient de gentil “driouiche”.

D’autres victimes, cette fois-ci au tribunal, se font insulter, malmener voire bousculer par les avocats des présumés violeurs.

Tout cela a eu lieu au cours du même mois…

La question qui se pose de façon récurrente est la suivante : jusqu’à quand va-t-on tolérer autant d’humiliation, d’injustice et de suspicion envers les femmes dans notre pays ? Comment pourrait-on envisager rêver d’un pays développé, économiquement, socialement et culturellement, si nous devons encore subir ces traitements dignes d’un autre âge envers la moitié de la population ?

Ce n’est ni acceptable, ni tolérable !

D’aucuns diront que ces problématiques ne concernent qu’une frange de la population, la classe sociale la plus démunie. Alors, que penser de la cabale montée contre Asma Lamrabet qui, pour avoir développé une lecture contextualisée de l’héritage et en particulier “Taâssib” (l’obligation de la présence d’un sexe mâle dans la succession) a subi les insultes les plus abjectes. Même des oulémas soi-disant respectueux ont tempêté contre elle, sans retenue. Être en faveur de cette règle ou s’y opposer, respecter les textes sacrés à la lettre ou réclamer leur révision, ne pose pas de problème en soi. L’Ijtihad, cette réflexion pour interpréter les textes fondateurs de l’islam, a toujours existé, mais parce que la personne qui a initié cet effort est une femme, cet être que d’aucuns jugent encore “inférieur” à l’homme, l’insulte et l’excommunication ont été les seuls arguments de répartie. Cela signifie aussi que les mêmes traitements dégradants à l’égard de la femme prévalent dans toutes les classes sociales.

Alors, que faire ?

La femme doit s’approprier la parole dans les médias, être plus active dans la société civile, et surtout agir dans les partis politiques et dans les sphères de décisions, que ce soit au parlement, au sein du gouvernement, dans les conseils d’administration, etc. La nature a horreur du vide et les absents ont toujours tort !

Le combat continue…

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