« Tu étais habillée comment ? », une exposition qui démonte les mythes sur le viol

Aux États-Unis, l’université du Kansas a décidé d’aborder la question du viol sous un angle un peu particulier. Intitulée « What Were You Wearing ? » (« Tu étais habillée comment ? »), l’exposition tente de casser le lien inapproprié que font trop de gens entre la tenue vestimentaire portée par la victime et son agression.

« Tu étais habillée comment ? » La question qui blesse comme un second viol après le drame. Le sous-entendu est clair : « Si tu as été agressée, c’est parce que ta tenue était provocante » ou « faut pas s’étonner, si tu sors comme ça ». Pour donner un coup de pied aux préjugés, l’université du Kansas aux États-Unis a mis sur pied l’exposition « What Were You Wearing ? » (« Tu étais habillée comment ? ») qu’elle présente dans ses couloirs. Concrètement, 18 tenues sont exposées, accompagnées pour chacune du récit de chaque victime.

« Après le viol, j’ai manqué deux jours de boulot. Quand je l’ai raconté à ma patronne, elle m’a demandé ce que je portais. J’ai répondu : »Un t-shirt et un jeans, salope, que portez-vous pour aller voir un match de basket ? » J’ai démissionné. »

Cette étudiante confie qu’elle portait un maillot de bain lors de son agression : « On avait fait du canoë toute la journée sur la rivière. C’était vraiment super. Ils sont ensuite venus dans ma tente alors que j’étais en train de me changer. »

Cette exposition rappelle celle de Katherine Cambareri qui avait réalisé en 2016 une série de photos intitulée « Well, what were you wearing ? » (« Qu’est-ce que tu portais ? »). Lartiste avait pris en photo les vêtements portés par les victimes lors de leur agression pour dénoncer, là-aussi, la culture du viol. Une sorte d’autopsie pour marquer les esprits.

Une victime a donné trois tenues après s’être faite violer trois fois dans sa vie.

 

“Un pantalon droit et un blouse habillée. J’avais un exposé à faire ce jour-là en cours de communication. Ils ont pris mes vêtements pendant l’examen médical. Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus.”

 

 

 

 

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