Plaidoyer pour la réforme de la Moudawana : la parole aux militantes (3/7)

Toutes les femmes vivant au Maroc sont impactées, un jour ou l’autre, par la Moudawana, les définissant ainsi inférieures à l’homme, et ce, malgré la réforme de 2004 et la Constitution de 2011 et les révisions entreprises. Aujourd’hui, Fatima El Maghnaoui, vice-présidente de l’Union de l’action féministe (UAF) et directrice du centre d’aide aux femmes victimes de violence prend la parole pour dire pourquoi il est impératif de changer le Code de la famille

Fatima El Maghnaoui, vice-présidente de l’Union de l’action féministe (UAF) et directrice du centre d’aide aux femmes victimes de violence : “Pour une refonte globale et radicale de la Moudawana”

“À l’occasion du 18ème anniversaire de la promulgation du Code de la famille, l’Union de l’action féministe revendique une réforme globale et radicale de la Moudawana garantissant l’égalité femme-homme tout en étant en totale harmonisation avec la Constitution de 2011 et les conventions internationales. Après une première campagne de plaidoyer menée en 2018, l’UAF a lancé, depuis le 10 février dernier, une deuxième campagne démontrant, une nouvelle fois, les différentes lacunes que connaît la Moudawana. Car, en se basant sur nos actions de terrain au sein de notre réseau Annajda (12 centres d’Écoute d’orientation, de soutien aux femmes victimes de violence) et de notre Centre d’Hébergement tout en se référant aux rapports annuels et aux audiences d’écoute de nos tribunaux symboliques qui jouent un rôle pédagogique, de sensibilisation et de plaidoyer envers les droits des femmes, nous constatons que la Moudwana, qui a réalisé en 2004 un pas qualitatif par rapport au Code du statut personnel, n’a toutefois pas rompu avec la philosophie, les contenus, le langage patriarcal, lesquels demeurent conservateurs s’agissant des relations familiales. De ce fait, des textes discriminatoires persistent, s’agissant notamment des relations conjugales et des multiples formes de violence à l’égard des femmes : mariage et mariage des mineurs, divorce, tutelle matrimoniale, pension alimentaire, affiliation, ascendance, partage des biens, garde des enfants, polygamie et héritage. Ceci entraîne de facto la violation de leurs droits fondamentaux !

Pour nous, il est ainsi crucial :

 Que le droit de la famille soit basé sur l’approche droit, les principes de l’égalité et la non-discrimination, tout en s’harmonisant avec la Constitution de 2011, la CEDAW, la Convention internationale des droits de l’enfant.

 D’abolir la polygamie et le mariage des mineurs.

 D’intégrer le partage des biens dans le contrat du mariage ainsi que de comptabiliser le travail domestique et l’éducation des enfants dans l’évaluation de la contribution des femmes.

 D’instaurer l’obligation de la tutelle matrimoniale.

 D’unifier les procédures concernant le mariage et le divorce.

 De réviser de façon globale les articles concernant la pension alimentaire et la garde des enfants ainsi que l’héritage pour garantir l’égalité femme-homme.

L’énoncé de ces divers points prouve l’urgence de reformer la Moudawana pour garantir à toutes les femmes de ce pays, une égalité juridique indéniable et incontestable.

L’UAF appelle dans ce sens toutes les associations des droits des femmes et des droits humains ainsi que toutes les forces vives du Maroc à rejoindre notre campagne. Le 19 mars notamment, l’UAF va tenir son 19ème  tribunal symbolique des femmes qui se veut un mécanisme permettant aux femmes de briser le silence sur les différentes formes de violences à leur égard tout en étant un outil de plaidoyer, de pression et de mobilisation pour la défense de leurs droits. Car les droits fondamentaux des femmes sont inaliénables et parties intégrantes des droits humains !”.

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