Nadira El Guermai : « L’INDH accompagne les femmes mais ne fait pas d’assistanat »

L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) a pris part à la première édition du sommet Women In Africa, qui se tient du 25 au 27 septembre à Marrakech avec 300 leaders autour d’un même thème « Investir pour une meilleure gouvernance avec les femmes africaines ». Nadira El Guermai, gouverneur et coordinatrice nationale de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), est intervenue lors de la conférence sur la place des femmes dans l’Economie sociale et solidaire (ESS).

Vous êtes présente au premier sommet de Women In Africa. Il était impensable pour vous de manquer un tel événement ?
Effectivement, puisque ce sommet traite à la fois de la femme et de l’économie sociale et solidaire (ESS) et a également une approche transversale, ce qui correspond à l’approche de l’INDH. Nous avons une approche managériale pour accompagner les personnes en situation de pauvreté, d’exclusion ou de précarité. Nous aidons ces personnes et donc ces femmes, à monter, entre autres, des projets ESS dans différents secteurs afin qu’elles puissent s’en sortir.

L’INDH a vu le jour en 2005, quel bilan en faites-vous ?
C’est un bilan très intéressant en termes de réalisations mais aussi d’impacts qualitatifs. Nous avons réalisé au total 44 000 projets dont plus de 10 000 activités génératrices de revenus. Parmi elles, 50 % sont portés par des femmes issues pour moitié du monde rural. Cela montre bien que les femmes jouent un rôle important. Ces activités qui comptaient au départ une dizaine de personnes, se sont bien développées, puisque aujourd’hui, elles sont une cinquantaine à l’intérieur. L’INDH qui permet donc la création d’emplois, accompagne surtout ces personnes qui ont la volonté de travailler. Car notre but, c’est aussi de développer le sens de la responsabilité et de l’entrepreneuriat. Nous ne sommes pas là pour faire de l’assistanat. Nous sommes là pour leur dire que le rêve est possible pour autant qu’elles aient la volonté de s’en sortir. Vous savez, beaucoup d’entre elles n’ont pas idée de leurs capacités et ressources ou si c’est le cas, elles les utilisent mais mal. L’INDH leur permet de relever leurs potentialités, à travers la formation professionnelle ou d’autres accompagnements.

Vous parlez de 10 000 activités génératrices de revenus depuis 2005, soit moins de 850 par an… Ce chiffre n’est-il pas encore trop faible ?
Ce n’est pas la quantité mais la qualité qui compte. Nous ne travaillons pas dans une logique quantitative ! Au-delà du projet, nous recherchons sa plue-value c’est-à-dire quel l’impact il aura sur la personne qui le porte ? Car ces projets doivent changer la vie de ces femmes, mais pas seulement, puisque la répercussion va se ressentir aussi sur leur environnement (la famille par exemple). Ce qui nous préoccupe également, c’est le devenir de ces projets : comment vont-ils évoluer ? Comment vont-elles commercialiser leurs produits ? La qualité, c’est tout cela, c’est-à-dire la dynamique que va prendre leur création, tout en s’assurant de sa pérennité. Par exemple, lors d’une des conférences au sommet de Women In Africa, une femme a pointé du doigt le potentiel que le digital peut offrir à ces femmes, et ça s’est très intéressant, car la diversité des secteurs est importante.

Mais toutes les femmes dans le monde rural n’ont pas accès au net…
Bien sûr que oui ! Internet fonctionne partout au Maroc. Nous sommes de plus en plus connectés. Le problème n’est pas là. On ne peut pas se lancer comme cela dans le digital. Il faut créer un petit groupe de réflexion pour faire un état des lieux de ce secteur et voir ensuite comment nous pouvons aider les femmes et les jeunes filles habitant dans le milieu rural afin qu’elles créent leur activité après leurs études. C’est pour cela qu’il est intéressant de participer à des événements comme Women In Africa. Nous devons écouter, mener des réflexions, analyser puis monter des feuilles de route. Vous savez, l’ESS, c’est très bien, il faut créer davantage mais aussi innover davantage, et ce, au service de cette population qui en a besoin.

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