Yasmine Chami a reçu le prix du jury du Prix de la littérature arabe 2017, décerné par l’Institut du monde arabe et la Fondation Jean-Luc Lagardère, pour « Mourir est un enchantement », ex æquo, avec l’écrivain syrien Khaled Khalifa pour « Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville« . Une belle récompense pour cette historienne, diplômée d’anthropologie à La Sorbonne qui, à la fin de ses études, a mené au Maroc une série de reportages télé sur la société marocaine en s’intéressant plus particulièrement au rôle et à la place des femmes. « Mourir est un enchantement » raconte l’histoire de Sara, une femme marocaine de 40 ans qui décide de se remémorer ses souvenirs, après avoir reçu un diagnostic médical inquiétant. La voici qui, presque inconsciemment, prend son grand sac en toile dans lequel se trouvent pêle-mêle toutes ses photos de famille. Parents, frères, oncles, tantes, jeunes gens des années 70 dans ce pays qui se trouvait à l’orée d’un basculement irréversible, tout lui revient. En bref, un roman, qui en plus d’être un livre intime, donne une nouvelle lecture du Maroc à travers son regard, celui d’une femme indépendante, comme le furent, avant elle et d’une autre façon, sa mère et ses grand-mères.