Basta!

“Arrêtons de faire de la femme un enjeu politique, religieux ou sociétal.”

C’est un sentiment bizarre, une sorte de malaise qui vous prend à la gorge et qui vous donne envie de crier comme dans un cauchemar sans que vous sachiez si votre voix pourrait être audible ou pas. Des images qui éveillent en chacune d’entre nous tout ce que les sociétés à travers les siècles ont fait subir aux femmes…

Tout récemment, à Sao Paolo au Brésil, c’est une scène hallucinante qui s’est déroulée en pleine assemblée alors que les députés s’apprêtaient à voter le budget de l’État. Les images diffusées deux mois après les faits et partagées depuis massivement sur les réseaux sociaux, montrent clairement l’agression sexuelle subie par la députée Isa Penna de la part d’un autre député. Sur la vidéo*, on voit cet élu poser délibérément ses mains sur la poitrine de la jeune femme en se collant à elle au vu et au su de toute l’assemblée. Repoussé par la députée, l’homme en question n’a pas hésité à réitérer son forfait. Connue pour être très attachée à la cause féminine, Isa Penna, qui a immédiatement porté plainte, a affirmé que son cas est loin d’être exceptionnel. Et c’est là où le bât blesse !

En effet, que ce soit au Brésil, en France où des dizaines voire des centaines de femmes ont dénoncé sur les réseaux sociaux leurs agresseurs, souvent des célébrités dans le monde de l’art ou de la politique, au Nigéria où le groupe terroriste Boko Haram kidnappe et viole des lycéennes, au Maroc où une sextape jette une jeune femme de Tétouan en prison alors que son partenaire est resté libre, les histoires sont toujours identiques, et la femme en est à chaque fois la victime. Cette humiliation systématique de la femme n’épargne aucun pays ni aucune catégorie socio-professionnelle, ni les riches ni les pauvres, ni les instruits, ni les illettrés. Cet avilissement, la femme le subit au quotidien dans les usines, les transports en commun, les bureaux, les studios de cinéma, les cafés, les couvents, les rues désertes, les souks ou les marchés. Le risque est toujours là. Les femmes ne sont en sécurité nulle part !

Devons-nous, après avoir montré que l’injustice faite aux femmes ne connaît pas de frontières géographiques, expliquer que le temps n’y a rien changé ? À travers les siècles, la condition féminine était bien pire…
Célébrer la Saint Valentin qui nous remplirait d’amour ou la journée du 8 mars qui nous garantirait nos droits, est bien évidemment difficile dans ces conditions. Cela donne plus l’impression d’être une permission de promenade accordée à des prisonnières qu’une vraie volonté d’assurer à la femme la place qui lui revient de droit, à savoir être l’égale de l’homme.

Le constat dérange et semble exagéré puisque l’humanité clame partout que la femme a gagné énormément de droits au cours des dernières décennies. Or, la réalité est bien loin de l’idéal recherché. Pour l’instant, on ne peut qu’espérer qu’un jour, les sociétés procéderont à un véritable examen de conscience et arrêteront de faire de la femme un enjeu politique, religieux ou sociétal. Le jour où la parité deviendra une réalité, le harcèlement verbal un délit puni par la loi et le corps de la femme ne sera plus l’objet de l’honneur du père ou du frère, les femmes auront enfin gagné cette première manche.

Mais plus ce jour tarde à venir et plus nous avons toutes cette envie de crier… Respectez-nous ! Donnez-nous notre place !
Nous sommes les mères de cette humanité, PARDI !

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