Alors qu’on attendait d’elle qu’elle devienne femme d’affaires, qu’elle se marie et fasse des enfants, Maryam al-Subaiey, est devenue la première femme jockey qatarie. « Je n’ai pas à faire des choses que la société attend de moi en tant que femme », insiste-t-elle à l’AFP. En février dernier, cette jeune sportive participe à une course appelée « Thoroughbred Handicap » au grand club hippique de Doha. Autour d’elle, des hommes. Elle franchit la ligne d’arrivée en se positionnant à la 11ème place sur 14. Une fierté pour Maryam, car les femmes qui ont disputé des courses de chevaux sont rares au Qatar.
Maryam al-Subaiey, une femme déterminée
C’est en 2014 que la carrière de cette trentenaire débute dans le milieu hippique. Après avoir perdu son emploi de réalisatrice vidéo, Maryam s’imagine jockey. « C’est quelque chose que je voulais faire depuis très longtemps, j’adore les chevaux et je me suis dit: pourquoi pas ? », explique-t-elle. Sa famille la soutient. Maryam s’entraîne alors près de 6 heures par jour au Qatar, et séjourne également à Newmarket, la « capitale » des courses hippiques en Grande-Bretagne, au sein de l’école de l’ancien jockey Steve Smith Eccles. A force de travail, elle commence à se faire un nom. En 2016, elle est l’invitée de la chaîne France 24 à Paris pour parler de la place de la femme dans son pays. Mais à l’écran, Maryam apparaît sans voile, défrayant la chronique à l’époque. Sur les réseaux sociaux, un commentateur juge qu’elle donne le « mauvais exemple » pour les femmes qataries, mais pas de quoi impressionner cette jockey qui, de son côté, revendique sa liberté de choisir la façon dont elle s’habille. Rentrée au Qatar, Maryam continue son ascension, mais en mars dernier, elle fait une grave chute. Résultat : une double fracture du pelvis. La trentenaire ne compte pas pour autant stopper sa carrière. « Plus que jamais, j’ai quelque chose à prouver, de nombreuses jeunes filles me disent que je les inspire. C’est ce que je veux. »